Dans le dernier épisode de notre série Parlons transition énergétique, Peter Warren et Daren Rudd discutent de l’évolution du rôle des assurances dans les secteurs de l’énergie et des services publics, en soulignant la nécessité croissante de la collaboration et de la résilience dans le contexte d’évolutions rapides.

Exploration de l’intersection entre les assurances, le risque et les chaînes d’approvisionnement

Dans notre précédent balado, nous avons exploré comment les chaînes d’approvisionnement traditionnelles sont conçues pour déplacer des produits d’une entreprise à une autre jusqu’à parvenir au consommateur final. En revanche, la « chaîne d’approvisionnement citoyenne » met l’accent sur les personnes et la façon dont elles s’appuient sur de multiples réseaux d’approvisionnement entrelacés dans leur vie quotidienne, de l’énergie à l’alimentation en passant par les services publics, les soins de santé, les assurances et les transports.

Avec l’essor des données ouvertes, de la numérisation et de la surveillance en temps réel, les entreprises ont maintenant plus d’occasions de collaborer entre différents secteurs d’activité et d’améliorer les services qu’elles offrent aux consommateurs.

Le rôle de l’assurance dans la construction d’une chaîne d’approvisionnement résiliente

L’assurance est souvent perçue comme une solution ponctuelle : pour la couverture des voitures et des maisons, ou encore pour la protection des entreprises contre certains risques précis. Une meilleure compréhension du modèle des assurances révèle leur potentiel pour la gestion des interconnexions entre les industries et pour contribuer à atténuer efficacement les interruptions des activités.

Au lieu de servir uniquement de filet de sécurité déployé en réaction à des perturbations, de plus en plus, les assureurs sont des partenaires proactifs dans la gestion des risques. Par exemple, Peter décrit comment les perturbations de la situation géopolitique obligent les entreprises comme Michelin à assurer une surveillance constante de leurs chaînes d’approvisionnement.

"Les progrès technologiques et une meilleure fluidité des données peuvent contribuer à outiller les secteurs d’activité, y compris ceux des assurances, de l’énergie et des services publics, pour leur permettre d’évaluer avec précision et de réagir de manière stratégique aux risques en constante évolution de la chaîne d’approvisionnement imprévisible d’aujourd’hui."

La puissance des données et de l’Internet des objets pour l’atténuation des risques

L’une des transformations les plus importantes quant aux assurances et à la résilience de la chaîne d’approvisionnement concerne l’essor des appareils connectés à l’Internet des objets (IoT). Une approche plus intégrée de ces technologies pourrait permettre d’offrir plus de valeur. Si les assureurs promeuvent et encouragent activement l’adoption de l’IoT pour, par exemple, surveiller l’efficacité énergétique des maisons, cela pourrait aider les sociétés de services publics et les consommateurs à limiter les risques et à réduire les coûts avant que des incidents ne se produisent.

Le partage de données en temps réel permettrait aux assureurs de définir des tarifs plus précis, d’éviter des hausses de taux inutiles et de s’assurer que la couverture reflète l’exposition réelle. La collaboration intersectorielle est essentielle à l’atteinte de ces résultats. En collaborant plus étroitement avec les fournisseurs d’énergie, les fabricants et les exploitants d’infrastructures, les assureurs peuvent contribuer à la création d’un écosystème plus résilient et favorable aux entreprises, aux particuliers et à la société dans son ensemble. Daren explique :

« Les assureurs veulent définir efficacement les tarifs correspondant aux risques, pas seulement augmenter les taux. De meilleures données et une meilleure visibilité nous permettraient d’établir des prix plus précis et même d’aider les entreprises à cerner des risques qu’elles n’ont pas encore assurés. »

Collaboration pour la création d’écosystèmes résilients

La création de réseaux résilients et adaptables nécessite des investissements et une collaboration entre divers secteurs d’activité. Les assureurs, les fournisseurs d’énergie, les fabricants et les autres parties prenantes doivent travailler ensemble pour créer une économie plus connectée et sensible au risque.

L’avenir de la gestion des risques va au-delà des paiements d’assurance. Il s’agit de concevoir des systèmes plus intelligents qui anticipent les défis avant qu’ils ne se présentent et sont en mesure d’y résister.

« Nous devons souvent intervenir en cas d’effondrement d’écosystèmes dont la résilience est faible, explique Daren. Si nous nous concentrons davantage sur l’intégration de la résilience dans le système lui-même, plutôt que de simplement réagir à ses défaillances, nous pouvons parvenir à de meilleurs résultats à long terme, pour les entreprises comme pour les particuliers. »

Points à retenir : que peuvent faire les entreprises?

Les principales recommandations de Daren pour les entreprises sont simples :

  • Communiquez avec les assureurs et les gestionnaires de risques plus tôt dans votre processus décisionnel.
  • Tirez parti des données en temps réel et explorez les possibilités d’atténuation des risques offertes par l’IoT et les outils numériques.
  • Repensez l’assurance, pas seulement comme un filet de sécurité, mais comme un outil pour renforcer votre chaîne d’approvisionnement.

Notre approche en matière d’assurance et de gestion des risques doit évoluer au fur et à mesure des évolutions des chaînes d’approvisionnement. En intégrant les données, l’IoT et la collaboration proactive, les entreprises peuvent transformer le secteur de l’assurance, qui plutôt qu’une nécessité réactive deviendra un partenaire stratégique pour la résilience et la croissance.

Écoutez d’autres balados de cette série pour en apprendre davantage sur la transition énergétique