« C’est la question déterminante de notre époque. C’est le défi central de notre siècle. Il est inacceptable, scandaleux et autodestructeur de le mettre en veilleuse. » Voilà les mots qu’a employés le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), António Guterres, lors de son discours d’ouverture en vue du sommet de deux jours de la COP27 à Charm-el-Cheikh, en Égypte.
L’appel à l’urgence du Secrétaire général de l’ONU pour atténuer les effets des changements climatiques reprend les conclusions du rapport du groupe de travail III du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability*. Dans ce blogue, nous traiterons des résultats clés du rapport Systèmes énergétiques et nous partagerons nos recommandations sur les actions que les entreprises du secteur de l’énergie et des services publics peuvent prendre pour accélérer l’atteinte de leurs objectifs climatiques.
Les solutions deviennent plus accessibles et abordables
Selon le rapport du GIEC, les émissions de gaz à effet de serre (GES) continuent d’augmenter à un rythme alarmant. Entre 2010 et 2019, elles ont augmenté de 12 %. Afin d’atteindre la cible mondiale établie par l’Accord de Paris, qui est de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, il faudra réduire les émissions nettes de CO2 et de GES de 35 % à 51 % et de 38 % à 52 % respectivement. Ce n’est pas une tâche facile.
Pourtant, il y a de bonnes nouvelles. Les solutions et les énergies faibles en carbone deviennent de plus en plus abordables. Le rapport du GIEC indique que les coûts unitaires des énergies renouvelables n’ont cessé de baisser entre 2010 et 2019. Par exemple, les coûts liés à l’énergie solaire et aux batteries lithium-ion ont tous deux chuté d’au moins 85 %, et de 55 % pour l’énergie éolienne.
De plus, le financement pour des technologies propres n’a jamais été aussi fort. Selon des estimations, les entreprises de technologies axées sur l’environnement ont levé plus de 2,4 G$ en financement depuis le début de l’année. Le rapport du GIEC note que les solutions d’énergie solaire se sont décuplées, alors que les solutions de véhicules électriques se sont multipliées par cent. Toutefois, il y a encore beaucoup de place à l’amélioration, spécialement à l’échelle régionale où de fortes variations persistent.
Les organismes de réglementation aident au financement de la transition énergétique
Malgré les efforts croissants pour financer les actions liées aux changements climatiques, les sommes de capitaux investis jusqu’à présent sont loin d’être suffisants pour mettre fin aux crises environnementales et énergétiques et pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Les investissements dans les énergies propres font encore pâle figure si on les compare à ceux de l’industrie des combustibles fossiles; une dichotomie qui ne s’aligne pas aux objectifs de l’Accord de Paris.
Pourtant, les fonds nécessaires sont là, seulement, ils ne sont pas dirigés vers des initiatives faibles en carbone pour plusieurs raisons :
- Les initiatives d’énergies propres sont habituellement des projets à long terme avec un rendement plus long du capital investi.
- Les entreprises du secteur de l’énergie et des services publics, principalement les entreprises de combustibles fossiles, s’inquiètent des risques financiers liés aux investissements dans les énergies renouvelables, puisque celles-ci sont habituées à des rendements supérieurs.
- Les combustibles fossiles génèrent beaucoup plus d’énergie par unité que les combustibles plus propres tels que l’hydrogène provenant de la biomasse ou d’électrolyse, des processus qui réduisent le rendement du capital investi.
Afin d’aider à surmonter ces défis, les gouvernements accélèrent la signature de réglementations pour encourager cette transition nécessaire vers des infrastructures d’énergies propres.
Les allocations d’investissements ciblés (s’ils sont concentrés vers les énergies nucléaires et renouvelables, les solutions de captage et de stockage du carbone, les réseaux électriques et l’efficacité énergétique) peuvent financer à eux seuls la transition écologique à l’échelle mondiale.
Comment les organisations du secteur de l’énergie et des services publics peuvent-elles avancer leurs cibles de décarbonation et rester concurrentielles?
Les leaders du secteur commencent à adopter la mentalité selon laquelle la transition énergétique est une occasion pour : 1) faire évoluer leur entreprise et leurs modèles opérationnels pour profiter des changements à venir; et 2) adapter leur consommation énergétique afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
Ci-dessous, nous offrons sept recommandations pour aider ces leaders à soutenir un futur système énergétique sécuritaire et durable :
- Identifier et surveiller les émissions de GES (incluant le champ d’application 3) et autres données liées au développement durable à travers l’ensemble de la chaîne de valeur pour mesurer, gérer et produire des rapports sur les objectifs établis.
- Penser aux avantages à long terme liés à l’adoption d’énergies faibles en carbone et diversifier les investissements dans les énergies renouvelables et nucléaires ainsi que dans les solutions de captage et de stockage du carbone en vue d’atténuer les risques.
- Investir dans la recherche et le développement pour concevoir des solutions hybrides, par exemple en combinant le gaz avec la bioénergie ou des batteries avec des éoliennes.
- Investir dans les centres de données écologiques qui tirent parti d’une conception, de politiques et de technologies écoénergétiques.
- Établir des relations plus solides avec les consommateurs en les aidant à surveiller leur consommation énergétique et en encourageant les changements d’habitudes à l’aide de programmes incitatifs pour réduire la consommation à grande échelle.
- Comprendre les habitudes de consommation énergétique des consommateurs pour soutenir des propositions de valeur axées sur l’efficacité énergétique et la sobriété énergétique ((lire les réflexions des experts de CGI sur la décarbonation et sobriété énergétique).
- Investir dans les solutions de captage et de stockage du carbone pour compenser les émissions de GES qui ne peuvent pas être réduites ou éliminées.
L’important c’est que les organisations devraient numériser leurs activités, de bout en bout, pour devenir axées sur les données. Ces dernières sont un outil essentiel pour mesurer les facteurs liés au développement durable, pour favoriser une amélioration continue, pour réduire les émissions et pour accroître le rendement en réduisant les déchets.
Apprenez comment nous aidons nos clients à atteindre leurs objectifs de développement durable à https://www.cgi.com/fr/developpement-durable.
*en anglais