Dans le secteur des finances, l’écoresponsabilité n’est plus seulement une obligation morale – elle est maintenant essentielle pour répondre aux exigences des consommateurs. Nous croyons que l’essor de la finance verte, et plus particulièrement des services financiers liés à la durabilité, marque le début d’une transformation profonde de l’économie dans son ensemble.
Dans ce billet de blogue en quatre parties, nous aborderons les principaux services financiers verts et les raisons pour lesquelles les banques devraient y porter attention. Nous conclurons par des prévisions d’ordre général sur l’avenir de la finance verte. Nous espérons que notre perspective vous aidera à mieux comprendre la nature du rôle primordial de protectrices que joueront les banques dans la démarche des entreprises sur le plan de la lutte contre les changements climatiques et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La pression de prendre le virage vert
Les banques subissent de plus en plus de pression de la part de leurs clients, de leurs actionnaires, de leurs employés et des organismes de réglementation, qui les poussent à intégrer des méthodes écoresponsables à leurs opérations et à leur prestation de services. La société en général demande aux banques d’établir des priorités environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), ce qui leur donne l’occasion unique de contribuer à la protection de la planète tout en répondant aux besoins de leurs clients. L’une des façons de répondre à ces exigences consiste à fonder leurs décisions de tarification, de crédit et de gestion des capitaux sur les activités de développement durable des entreprises qui font appel à leurs services, un concept de plus en plus répandu.
Qu’est-ce que la finance verte?
Dans sa forme la plus simple, la finance verte désigne toute activité financière structurée – un produit ou un service, par exemple – conçue de façon à avoir une incidence positive sur l’environnement. Elle comprend un éventail de prêts, de mécanismes de gestion de la dette et d’instruments de placement qui encourage les organisations à s’attaquer aux changements climatiques.
La finance verte est un concept intéressant pour les produits et services bancaires. Partout dans le monde, des incitations gouvernementales et juridictionnelles sont mises en place pour encourager l’écoresponsabilité dans le secteur des finances. De façon générale, ces incitations profitent directement aux banques en les aidant par exemple à lancer de nouveaux services verts ou à élargir leur offre actuelle.
Des obligations vertes aux prêts verts
La croissance de la finance verte a entraîné une évolution des services. En plus d’offrir des obligations vertes, les banques proposent maintenant des prêts verts. Une obligation verte est un titre à revenu fixe spécialement affecté au financement de projets de lutte contre les changements climatiques et de protection de l’environnement. Le marché des obligations vertes a connu une croissance exponentielle au cours de la dernière décennie. En décembre 2020, il a franchi une étape majeure : le montant cumulatif des obligations vertes émises depuis leur création en 2007 s’est élevé à un billion de dollars américains.
Bien que la première obligation verte ait été émise en 2007, le marché n’a décollé qu’en 2014. Il atteint depuis des sommets records chaque année. Vous pouvez consulter les totaux cumulatifs du marché des obligations vertes sur la page Climate Bonds*.
La finance verte ne se limite plus aux obligations vertes; elle comprend désormais d’autres instruments d’emprunt comme les prêts verts*. Récemment, 67 nations et de nombreuses grandes institutions internationales ont commencé à offrir des prêts verts.
Comme le nom l’indique, un prêt vert est un instrument d’emprunt visant à financer des projets verts. En mars 2018, la Loan Market Association (LMA), conjointement avec d’autres organismes sectoriels, a publié ses principes pour les prêts verts*, selon lesquels « le facteur fondamental d’un prêt vert est que les produits de l’emprunt sont affectés au financement de projets écologiques ».
Les banques de financement commercial s’intéressent de plus en plus à l’octroi de prêts verts parce que leurs clients sont de plus en plus nombreux à les réclamer. Cependant, l’un des obstacles majeurs freinant la croissance des prêts verts, et de la finance écoresponsable en général, est l’absence de normes. C’est pour cette raison que la LMA a publié ses principes. L’objectif de la LMA consiste à favoriser le développement et l’intégrité des prêts verts en établissant un cadre de normes et de lignes directrices pour ce marché.
Barclays est l’une des banques qui proposent un produit de fonds de roulement écoresponsable, qu’elle a lancé au Royaume-Uni en 2018. Dans le cadre de cette offre, la banque procure un financement minimal de 250 000 £ pour les projets verts admissibles.
D’ailleurs, Barclays a créé son propre cadre de solutions vertes et durables*, développé en 2017 en collaboration avec Sustainalytics, un cabinet spécialisé en recherche. Ce cadre décrit la méthodologie et les principes directeurs à adopter pour évaluer avec précision une demande de prêt vert. La bonne nouvelle est que le nombre de banques qui ont créé un cadre ou une offre semblables ou qui explorent les possibilités de ce domaine croît constamment.
Ne manquez pas le prochain billet de cette série, qui abordera les prêts liés à la durabilité et – notre sujet favori – le financement durable de la chaîne d’approvisionnement. Pour discuter de ce premier billet de blogue, de la finance durable en général ou des activités de CGI dans ce domaine, n’hésitez pas à communiquer avec nancy.amert@cgi.com ou andy.schmidt@cgi.com.
*en anglais