Les femmes de CGI dans le secteur bancaire est une série de tables rondes qui réunit des dirigeantes de toute l’entreprise dotées d’une expertise dans le domaine. Il y est notamment question de l’inclusion financière et du rôle des banques. Frances Ferguson, Christina Fung, Isabelle Marechal et Vanessa Taddei, expertes du secteur bancaire chez CGI, partagent leurs perspectives.
Quelle est votre définition de l’inclusion financière?
Frances:
L’inclusion financière correspond à l’accessibilité des produits et services financiers abordables et sécuritaires. Les personnes non bancarisées et sous-bancarisées représentent un pourcentage très élevé de la population. L’inclusion financière vise à offrir à ces personnes un accès aux services financiers dont elles ont besoin, y compris des comptes chèques et d’épargne ainsi que des services de crédit, de prêt, de paiement, de virement, d’assurance, d’investissement, etc.
Christina:
Le manque d’accessibilité est un problème plus grave que la plupart des gens ne le réalisent, et il ne touche pas que les pays et les régions en voie de développement. Il se fait ressentir dans des petites communautés du monde entier. Habituellement, ces communautés sont situées dans des régions rurales où la quantité de succursales bancaires et leurs heures d’ouverture sont restreintes, et où la connexion Internet est limitée. Les disparités sur le plan de la richesse nuisent également à l’accès aux services bancaires. Les personnes à faible revenu peuvent avoir plus de difficulté que les autres à prouver leur identité ou obtenir du crédit. Par exemple, il est souvent plus ardu pour elles de satisfaire aux normes de crédit strictes que les banques mettent en place pour se protéger. La culture et le manque de connaissances financières créent aussi des barrières.
Vanessa:
Les banques procurent une vaste gamme de services essentiels, et il est important que ces services soient accessibles à un grand éventail de consommateurs. Pour assurer cette accessibilité, les banques doivent adopter une mentalité d’inclusion financière ainsi qu’une approche novatrice qui tient compte de la gestion des risques, de la rentabilité et des incidences à long terme. Mais ne soyons pas naïfs : les banques ne soutiennent pas l’inclusion financière exclusivement pour des raisons humanitaires. Pour elles, cette inclusion peut aussi être un levier de croissance, un facteur de différenciation par rapport à la concurrence, et une façon d’attirer davantage de consommateurs, qui tiennent de plus en plus à faire affaire avec des banques qui partagent leurs valeurs éthiques.
Isabelle:
L’inclusion financière ne se rapporte pas uniquement à l’accessibilité pour tous les segments de la population, mais aussi à la qualité, à l’abordabilité et à l’éducation. Les produits et services financiers devraient être de bonne qualité, offerts à un prix raisonnable – sans égard à la persona d’un client – et accompagnés de ressources éducatives expliquant comment en tirer parti. L’inclusion financière implique aussi de proposer une protection égale à tous les clients, tant pour leur identité et leurs données personnelles que pour leurs transactions et leur historique financier.