Les effets de la crise sanitaire déclenchée par le COVID-19 sont sans précédent et impactent profondément l’ensemble des activités économiques mondiales.  La récession économique d’un niveau inédit mobilise le secteur bancaire pour favoriser la relance économique. Les leçons tirées de la crise de 2008 ont permis au secteur bancaire de parfaire sa défense face aux crises endogènes.

Aujourd’hui le secteur bancaire doit affronter les crises de nature exogène. La crise actuelle donne-t-elle l’opportunité de mettre en œuvre de nouvelles pistes transformations nécessaires pour faire face aux nouveaux paradigmes ?

Une crise qui bouleverse l’économie mondiale et son système financier…

Pour la première fois, une crise sanitaire a eu un impact direct sur l’économie mondiale en mettant à mal la circulation des hommes et des biens, la main d’œuvre, le commerce et les marchés financiers. La chute inédite de 30% en un mois des indices boursiers, l’illustre. A titre de comparaison, il fallut attendre un an pour observer une telle dévaluation lors de la crise financière de 2008.

Afin de venir en aide à l’économie européenne, la BCE a poursuivi sa politique de baisse des taux directeurs jusqu’à -0,5% et, plus important encore, a directement injecté 750 milliards d’euros sur les marchés financiers via des rachats d’actifs. Ces mesures spectaculaires ont été accompagnées d’une part d’assouplissements réglementaires visant à diminuer l’exigence en fonds propres des banques et d’autre part de prêts à long terme pour favoriser leur refinancement. Malgré ces interventions, l’exposition des portefeuilles de crédits et le coût du risque ont augmenté de manière significative.

En revanche, sur le plan budgétaire européen, des difficultés de coordination entre les pays membres autour des « Corona bonds » illustrent le caractère paradoxal de cette crise sur l’épineux sujet de la solidarité au sein de l’Union.

Les mesures sanitaires prises par le gouvernement ont conduit au confinement de l’ensemble de la population, et à l’activation des plans d’urgence et de poursuite d’activité des banques.

Le confinement a changé les habitudes, imposant une adaptation des modes de travail et de management au quotidien pour préserver un niveau de productivité acceptable. Afin de s’adapter à l’urgence sanitaire, la nécessité d’adopter le digital s’est imposée comme un truisme. Cependant, ce changement n’a pas été sans effet sur l’organisation du travail. Les infrastructures informatiques, mises à l’épreuve par le nombre de télétravailleurs, ont été confrontées à une augmentation des risques opérationnels. De plus, l’allocation de ressources limitées a conduit à des disparités au niveau des employés dans l’accès au télétravail et aux équipements nécessaires.

…Ouvrant la voie à une transformation accélérée de la banque.

Les constats de la crise du COVID-19 mettent en lumière des failles et des axes d’amélioration du système actuel.

Les banques devront prendre le temps d’analyser les impacts du confinement pour pouvoir décider du plan de retour aux pratiques usuelles, notamment en termes de respect des exigences réglementaires et de transformation vers des processus cibles.

Dans un premier temps, les banques gagneront à repenser leur mode d’organisation interne pour être en capacité de relancer leur activité. Les modèles d’exploitation à distance évolueront à un rythme accéléré et entraîneront à la fois des avantages et des tensions pour les employeurs et les employés.

Les initiatives de modernisation des infrastructures et des dispositifs de gestion de crise s’accéléreront de façon à améliorer la résilience future. Notamment ceux-ci devront être renforcés, d’une part, par des plans de continuité d’activité fondés sur des scénarios prenant intégralement en compte les risques sanitaires et environnementaux et d’autre part, par la décentralisation de la chaîne de décision opérationnelle pour gagner en efficacité.

En outre, les outils de travail collaboratifs se démocratiseront. Plébiscité, le télétravail devra néanmoins s’accompagner d’une évolution importante des SI pour être généralisé.

Le paiement sans contact constituera la nouvelle norme, mais nécessitera des adaptations importantes en termes de sécurité et d’infrastructure. Cette dématérialisation devra même devenir complète à plus long terme.

La période de rebond doit laisser rapidement place à une période d’évolution visant à changer le paradigme de la banque traditionnelle et garantissant une gestion des activités bancaires plus adaptée aux évolutions induites par cette crise : 

  • gestion de modèles de provisionnement adaptables aux conditions d’octroi exceptionnelles,
  • accélération vers les outils prédictifs dans le but d’améliorer la prévention des risques,
  • digitalisation complète et automatisation des processus afin d’accélérer vers une banque dématérialisée,
  • révision du cadre légal du travail pour flexibiliser  les conditions de mobilisation des salariés,
  • maîtrise plus poussée des coûts liés aux ressources via des centres de compétences,
  • distribution de prêts favorisant la transition sociétale et écologique, et
  • horizons de placement plus courts et composition résiliente des portefeuilles d’investissement permettant de substituer des sous-jacents durables aux activités fragiles face aux crises (climatiques, sociales).

Cette crise a révélé des besoins de transformation au sein des banques pour maintenir leur solvabilité et la gestion de leur fonctionnement opérationnel, tout en tenant un rôle de soutien de l’activité économique. Ces constats mènent à une prise de conscience de la nécessité de repenser le modèle traditionnel de la banque.

Découvrez l'étude sur les impacts des risques sanitaires sur le secteur bancaire

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