Le marché de la mobilité explose et avec lui, son lot de contraintes pour la DSI. Nouveaux terminaux, systèmes d’exploitation divers, mises à jour incessantes… mais aussi apparition de nouvelles failles de sécurité : les DSI doivent prendre en compte ces paramètres pour offrir un BYOD à la carte.
360 milliards de dollars en 2020 contre 106 milliards en 2015. Le marché global du Bring Your Own Device (BYOD) et de la mobilité en entreprise explosera bientôt tous les compteurs selon les analystes du cabinet Market and Research. Les uns après les autres, les acteurs comme Microsoft ou Lenovo se mettent à concevoir des terminaux dédiés au travail nomade. Face à l’accélération de ce phénomène, quelle stratégie la DSI doit-elle adopter ? Tous les collaborateurs sont-ils concernés de la même manière ?
Adapter la stratégie BYOD en fonction des profils
« À chaque population d’acteurs dans l’entreprise va correspondre une démarche plus ou moins importante autour du BYOD » explique Jean-Marie Abatecola, directeur en charge des activités conseil « Digital Employee & Workplace » chez CGI Business Consulting. Une première segmentation peut être effectuée en fonction des usages : « Un collaborateur sédentaire n’aura pas forcément besoin d’apporter son propre terminal. En revanche, un salarié nomade préférera ses appareils à ceux – parfois obsolètes – que l’entreprise lui propose. Les DSI ne doivent donc pas se lancer dans une stratégie BYOD uniforme pour tous les employés ».
Second point d’attention souligné par l’expert : le degré d’autonomie des utilisateurs. En fonction de leurs usages, de leur métier ou de leur formation, les collaborateurs n’ont pas la même maîtrise des outils numériques. Charge donc à la DSI d’adapter à ces différentes populations sa politique de choix d’interface, de gestion de la sécurité, d’ouverture des applications à la mobilité, etc.
Industrialiser la mobilité, nouvelle étape des stratégies BYOD
Mais c’est un autre phénomène qui commence à réellement préoccuper les DSI selon Stéphane Deschamps, directeur Solutions chez CGI : « On assiste aujourd’hui à une complexification sans précédent de la gestion de la mobilité en entreprise. Les systèmes d’exploitation (Android, iOS, Windows Phone, etc.) se multiplient et avec eux les mises à jour, les applications (que l’on compte désormais par millions) et – malheureusement – les problématiques de sécurité et de performances ». Sans compter l’apparition des objets connectés de type wearable et autres montres connectées qui s’interfacent pour beaucoup au réseau des entreprises. Une tendance encouragée par 86 % des entreprises françaises selon une enquête de l’éditeur Trend Micro.
« En 2016, le sujet n’est plus de savoir pourquoi les DSI doivent se lancer dans une politique de BYOD ou de maîtrise des terminaux. La question essentielle est désormais : comment industrialiser la mobilité pour accroître la compétitivité des entreprises et valoriser les assets existants ? » explique Stéphane Deschamps. En d’autres termes, pour prendre en compte l’évolution des besoins utilisateurs, la diversité des terminaux et des systèmes d’exploitation en perpétuelle évolution, la DSI doit accélérer le temps de mise sur le marché des applications mobiles, que ce soit pour ses clients, ses partenaires ou ses employés. Cela passe par des solutions de Mobile Entreprise Application Platform (MEAP) et de Mobile Backend As A Service (MBASS), des outils permettant de s’appuyer sur le patrimoine IT de l’entreprise, développer et mettre à jour les applications de façon maîtrisée et industrielle, tout en garantissant la sécurité et la performance. Un marché qui a connu une croissance de 26 % entre 2014 et 2015 selon le cabinet d’analyse IDC.