Aujourd’hui trop souvent relégué au second plan, au profit de la transformation digitale, le sujet de l’infrastructure doit pourtant se placer au cœur des stratégies de modernisation IT, selon Xavier Valat Directeur en charge du développement des offres d’IT Modernisation Advisory, chez CGI Business Consulting.
À la lecture du dernier Baromètre réalisé par CGI auprès de ses clients, le constat est sans appel : les décideurs – quel que soit leur secteur d’activité – placent la transformation de leurs services et de leurs applications en tête de leurs priorités informatiques. Dans le secteur public, ils sont 64 % à vouloir moderniser leurs applications en 2016 ; pour 58 % des acteurs de l’énergie, la priorité de l’année sera de réinventer les services proposés aux clients ; dans les télécoms, ils sont 65 % à vouloir développer de nouvelles sources de revenus…
Penser infrastructure d’abord, pour mieux transformer ses applications
Face à ces enjeux, les problématiques liées à l’infrastructure semblent aujourd’hui les grandes oubliées, comme le confirme Xavier Valat : « Les DSI mènent souvent leur projet de transformation d’un point de vue applicatif et métier. Ils adaptent ensuite dans un second temps l’infrastructure en fonction de la stratégie applicative. En conséquence, les projets d’infrastructure ne sont pas fédérés autour d’une vision globale ».
Et cela va même plus loin puisque, selon l’étude Cloud Insight 2016 d’IDG Business Research Services, 48 % des décideurs des entreprises européennes utilisent déjà des services de cloud computing, sans que la DSI n’ait pu les valider. C’est précisément cette dispersion des services cloud qui doit être évitée. « Cela engendre de nombreux problèmes d’interopérabilité avec des infrastructures hétérogènes qui sont, par conséquent, beaucoup moins performantes. C’est la raison pour laquelle la DSI doit se doter d’une stratégie globale d’infrastructure, pensée en même temps que l’applicatif et non a posteriori », estime l’expert. Et ce, d’autant plus que le cloud a ajouté des niveaux de complexité inédits. Consistant auparavant en un « simple » remplacement de machines, la modernisation des infrastructures inscrit, avec le cloud, de nouvelles problématiques à l’agenda des DSI : quelle utilisation ? Quel niveau de sécurité ? Pour quel cloud opter : hybride, public ou privé ? Conséquence : « la réflexion autour de l’infrastructure IT doit se mener en amont, en accord avec la direction générale et sa stratégie », préconise Xavier Valat. C’est malheureusement encore peu le cas, puisque plus de 40 % des entreprises françaises interrogées par IDG Business Research Services n’ont pas mis en place de feuille de route liée au déploiement du cloud.
Dépasser la logique de réduction des coûts
Reste à définir une stratégie d’infrastructure adaptée aux enjeux de l’entreprise. Pour cela, il convient de voir au-delà de l’objectif de réduction des coûts. « Le principal écueil à éviter serait de rester dans une logique opportuniste et ne penser qu’aux économies engendrées par le cloud. D’expérience, on a pu constater que lorsque les entreprises sont enfermées dans ce schéma, elles négligent un grand nombre d’impacts et d’adhérences entre le cloud et les infrastructures existantes ce qui a de lourdes conséquences sur la performance du système d’information », précise Xavier Valat.
De Devops à ITops
Dans les faits, comment mener cette transformation de l’infrastructure ? « De la même manière que l’on automatise la chaîne de développement pour réduire le time-to-market avec la méthodologie Devops, ITops permet aux DSI d’effectuer la même mutation du point de vue de l’infrastructure. » Concrètement, grâce à des outils centraux, les informaticiens installent des agents sur les serveurs qui mettent les configurations du réseau à jour de manière uniforme. Cette automatisation réduit les erreurs humaines et permet donc d’accélérer la modernisation des infrastructures, support de la transformation des entreprises.