Stéphane Riegel

Stéphane Riegel

Directeur et Responsable de la practice Emerging Technologies - CGI au Luxembourg

« L’innovation » est un terme à la mode et dont la définition reste finalement assez floue aux yeux du grand public. Nouveau produit, nouveau service ou encore nouveau procédé : les besoins viennent de partout, tout le temps…

Les entreprises veulent toujours innover pour offrir les meilleurs services aux utilisateurs. Un enjeu les embarque : accélérer la mise à disposition de nouveaux services afin de satisfaire les clients.

Les enjeux de satisfaction des utilisateurs sont toujours les mêmes : que leur application réponde à leur besoin, qu’elle soit facile à utiliser, fiable et performante. Par contre, ce qui a changé est la manière de consommer ces services dans un monde aujourd’hui hyper connecté où le mobile règne en maître et où les évolutions quotidiennes de nos apps sont devenues la norme.

Pour les entreprises, les méthodes agiles ont été une réponse à ce besoin d’innovation et d’accélération, mais dans bien des cas, on est confronté à la réalité d’un système d’information qui est loin d’être agile… Tout le monde connait le syndrome de l’application classique et monolithe, qu’on a conçue au départ pour répondre à un besoin très cadré et qui, au fil des années, a été détournée et adaptée pour intégrer de nouveaux besoins. La moindre petite évolution qu’on souhaite y apporter aujourd’hui est coûteuse, complexe et longue à réaliser : si bien qu’elle est devenue peu à peu un « monstre » qu’on ne maitrise plus.

Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) ont été les premiers à se lancer dans un modèle plus agile en cycle court pour la conception de leurs applications. Leur secret : partir du besoin utilisateur et y associer une architecture adaptée.

Prenons l’histoire incroyable de Netflix, cette société qui souhaite proposer des supports vidéo à ses utilisateurs, de manière ergonomique, accessible et rapide. Netflix avait anticipé l’explosion du streaming notamment via la multiplication des devices et des évolutions du réseau mobile. L’entreprise a fait un choix fort il y a une dizaine d’années : aller sur le cloud et créer une architecture agile capable d’absorber rapidement de nouveaux besoins, des pics de charge et une qualité de service irréprochable pour fournir la meilleure expérience possible à ses utilisateurs. Résultat aujourd’hui, plus de 137 millions d’abonnés dans le monde* et rares sont ceux à se plaindre de leurs services !

Concrètement, leur réussite repose sur la mise en œuvre d’une architecture agile et résiliente qui permet à leur service d’être toujours disponible pour les utilisateurs, même lors d’installation de mise-à-jour ; ou encore de proposer une qualité et performance d’accès impeccable quel que soit le nombre d’utilisateurs simultanés connectés. Imaginez une application bancaire qui affiche la redoutée erreur 500 quand on réalise un virement ou bien un site e-commerce qui est saturé pendant 24h lors d’un Black Friday… Rédhibitoire n’est-ce pas ?

Comment éviter ces situations délicates ? Utiliser le cloud ou du moins penser son architecture « cloud native ». Les technologies émergentes et notamment la démocratisation des conteneurs et leur écosystème permettent aujourd’hui de concevoir des architectures cloud native sur notre propre infrastructure sans pour autant franchir le cap d’un hébergement cloud. Différentes stratégies sont possibles pour initier une transformation cloud native de son système d’information. Cependant il convient souvent de prioriser ce nouveau modèle aux applications nouvelles et/ou stratégiques et d’accepter de gérer dans le temps un système d’information à deux vitesses.

Pour mettre en œuvre efficacement ce type d’architecture, il ne faut pas uniquement focaliser son programme de transformation sur les aspects technologiques, mais il faut également y associer une conduite du changement à l’échelle de l’organisation IT voir plus. En effet, le changement culturel dans la manière de travailler et communiquer « ensemble » est souvent relégué au second plan, or c’est le principal critère de réussite de cette transformation agile au niveau de l’entreprise. 

« Finalement, tout est une question de culture : on doit réussir à faire travailler les personnes ensemble efficacement. Et cela passe notamment par un changement dans la communication et les méthodes de travail entre les équipes de développement et des opérations : une culture DevOps est essentielle à la mise en œuvre d’une architecture cloud native. » Stéphane RIEGEL, Directeur Conseil et Responsable de la practice Emerging Technologies chez CGI au Luxembourg.

Ce qu’a réussi Netflix aujourd’hui tout comme d’autres acteurs sur le marché, chaque entreprise peut désormais le mettre en place à son échelle. Pourquoi pas vous ?

Ces méthodologies agiles et ces architectures modernes connaissent un intérêt grandissant dans le monde et le Luxembourg n’en est pas exclu. D’ailleurs, le gouvernement du Grand-Duché accompagne les entreprises dans leur chemin vers la transformation numérique, qui entraine pour la plupart, des modifications radicales au niveau de leur organisation, mais aussi au niveau de leur système d’information et des technologies utilisées. On peut se réjouir de voir ces nouveaux enjeux pris en considération et imaginer que le Cloud pourra révolutionner les méthodes de travail de demain.

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