À titre de responsable mondiale du déploiement de l’IA, mes conversations quotidiennes portent sur l’utilisation responsable de l’intelligence artificielle (IA) afin d’obtenir des résultats fiables pour CGI et nos clients. Mais je n’ai pas besoin d’être une dirigeante experte en IA pour constater sa vaste portée. Mes enfants utilisent des outils d’IA pour les aider à recueillir des sources pour leurs travaux de recherche universitaires, et ma mère a utilisé des outils d’IA pour planifier son séjour à l’hôtel lors d’une escale à Paris.
Le rythme de l’évolution de l’IA a déjà dépassé celui des technologies perturbatrices précédentes comme l’Internet et les appareils mobiles. Selon notre étude La voix de nos clients CGI réalisée en 2024, l’IA est l’une des principales priorités d’entreprise, en TI et en innovation. Dans l’ensemble des secteurs d’activité, l’étude de CGI révèle que 26 % des dirigeants interrogés mettent en œuvre l’IA traditionnelle – une hausse de 10 points de pourcentage par rapport à l’an dernier – et que 79 % étudient la faisabilité, ou réalisent des démonstrations de faisabilité, de l’IA générative. Ce n’est pas une surprise compte tenu du potentiel de l’IA pour accélérer l’optimisation et la croissance.
Bien que le débat sur les possibilités et les risques liés à l’IA se poursuive, les organisations qui comprennent le potentiel de l’IA reconnaissent également la responsabilité associée à son utilisation. Cela signifie mettre l’accent sur les façons d’intégrer l’IA de façon responsable dans les dimensions à multiples facettes de notre vie quotidienne.
Accélérer l’obtention de résultats positifs pour la société
Nous voyons de nombreux exemples où l’IA aide à relever certains des plus grands défis à l’échelle mondiale. En voici quelques-uns.
- Améliorer la qualité de vie : traduire en mots l’activité cérébrale d’une femme paralysée et accélérer l’identification et la précision des mesures de l’apnée du sommeil.
- Lutter contre les changements climatiques : créer des jumeaux numériques de notre planète pour favoriser des pratiques durables et améliorer les politiques climatiques.
- Lutter contre la pollution : utiliser l’IA pour prédire la pollution avant qu’elle ne se produise et aider à la prévenir.
- Accélérer la transition énergétique : rendre les panneaux solaires plus efficaces et transformer le CO2 en combustibles utiles en testant de façon autonome des matériaux à haute puissance de calcul.
- Faire progresser la découverte scientifique : économiser aux chercheurs des centaines de millions d’années et des milliers de milliards de dollars et accélérer les progrès dans la décomposition des plastiques à usage unique et la recherche de nouveaux vaccins contre le paludisme.1
Créer un monde plus équitable
L’utilisation de l’IA pour promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI) suscite de plus en plus d’intérêt – un sujet qui me tient à cœur. Je suis passionnée par l’avancement de la DEI chez CGI et dans ma communauté. J’encadre des femmes au sein et à l’extérieur de CGI, y compris l’équipe de femmes en affaires de Canadian high school international.
Le potentiel de l’intelligence artificielle en matière de DEI comprend :
- Réduire les préjugés inconscients dans le recrutement en utilisant des outils fondés sur l’IA pour présélectionner les candidats en fonction de leur expérience et de leurs compétences, plutôt que de facteurs démographiques comme l’âge, l’origine ethnique ou le sexe.
- Gérer les différences de traitement et de diagnostic fondées sur l’origine et le sexe dans les soins de santé.
- Réduire les erreurs humaines et les préjugés raciaux dans l’application de la loi et la justice.
- Analyser le contenu médiatique et la documentation pour créer une représentation plus équitable, signaler la désinformation et personnaliser le contenu.
- Améliorer l’accessibilité grâce à des technologies d’assistance et à une conception inclusive.
La grande responsabilité commence par...
1. Comprendre l’IA et s’interroger sur son fonctionnement
Pour engendrer des changements positifs avec l’IA, ou d’ailleurs avec toute technologie, la première étape consiste à comprendre son fonctionnement. L’IA comporte trois volets importants : la conception des algorithmes, les données sur lesquelles la technologie est entraînée et les processus décisionnels inclus dans les modèles.
Par exemple, si nous examinons la diversité des genres.
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Nous pouvons commencer par comprendre l’étape de la conception. Une étude de l’UNESCO révèle que les femmes occupent seulement 20 % des postes techniques dans les grandes entreprises d’apprentissage machine, et que seulement 12 % des chercheurs en IA à l’échelle mondiale sont des femmes. Toutefois, selon le Forum économique mondial 2024, la concentration de talents féminins en ingénierie de l’IA a plus que doublé depuis 2016, signe positif d’une amélioration de la parité hommes-femmes.Ce n’est qu’un exemple. Dans l’ensemble, il faut une représentation plus diversifiée dans l’ensemble du cycle de développement de l’IA. Étant donné le potentiel de l’IA générative pour permettre un apprentissage personnalisé, l’IA peut être une force positive pour aplanir davantage cette courbe.
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Les données d’entraînement sous-jacentes aussi présentent souvent un biais inhérent. Par exemple, les données d’entraînement d’un algorithme de recrutement où les hommes ou des groupes démographiques particuliers sont surreprésentés peuvent nuire à l’embauche de personnel diversifié. L’IA peut également être utilisée pour accroître la diversité raciale dans l’embauche. De nombreux travaux sont en cours pour améliorer les modèles d’IA afin de réduire les préjugés raciaux. Par exemple, le Centre de recherche Google publie l’échelle de teinte de peau Monk (MST) pour les systèmes de vision artificielle afin de mieux comprendre les teintes de peau et d’aider l’industrie en général à réduire les préjugés.
- Enfin, la prise de décision humaine ou la prise de décision machine « avec intervention humaine » doit reposer sur des données fiables ou une conscience des préjugés sous-jacents. Ma collègue Diane Gutiw nous explique comment nous avons surveillé de près un agent conversationnel dans le secteur des soins de santé pour nous assurer qu’il a produit des résultats exacts et adaptés au contexte.
2. Avoir une vision positive centrée sur l’humain
La conception centrée sur l’humain est un autre domaine où l’IA offre un potentiel immense. Il s’agit de favoriser les capacités intrinsèques de l’humain, et non de s’en priver. Par exemple, les traductions vocales et la synthèse vocale de texte fondées sur l’IA, et vice versa, peuvent améliorer l’accessibilité et éliminer considérablement les obstacles à la communication. Les outils d’IA générative, comme ChatGPT, Perplexity AI ou Copilot de Microsoft pour Microsoft 365, améliorent déjà la productivité et la créativité, rendant le travail plus motivant, amusant et agréable pour de nombreuses personnes.
L’élaboration d’une vision positive centrée sur l’humain est essentielle pour obtenir des résultats positifs. Mon collègue Fred Miskawi explique à quoi cela pourrait ressembler dans son blogue Humanité et intelligence artificielle..
3. Bâtir un écosystème de partenaires de confiance
Pour réaliser le potentiel de l’IA, travailler seul n’est pas une option. Les organisations ont besoin de partenaires de confiance, de législateurs et de gouvernements pour fonctionner en harmonie. Pensez aux partenaires qui comprennent très bien la technologie et l’évolution de la réglementation, ainsi qu’à ceux qui possèdent un vaste écosystème de partenaires fiables. Par exemple, des consortiums locaux et internationaux de représentants gouvernementaux, de membres d’organismes de réglementation, de dirigeants et de scientifiques d’instituts de recherche et de grandes entreprises technologiques peuvent promouvoir l’utilisation éthique et responsable de l’IA.
Quelle direction devons-nous prendre?
Des occasions réelles se présentent à nous de nous unir pour atteindre l’objectif commun de faire de l’IA une force positive dans la vie et le travail des gens. L’IA est là pour rester, et c’est à nous d’imaginer et de façonner intentionnellement un avenir meilleur. Commençons par comprendre l’IA, poser les bonnes questions, avoir une vision centrée sur l’humain pour l’utilisation de la technologie et collaborer avec un écosystème d’intervenants.
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