Dans quelques semaines, nous tiendrons la très attendue séance annuelle de discussion sur les marchés centraux de CGI. Maintenant à sa 8e année, l’événement rassemble des experts et influenceurs mondiaux du secteur de l’énergie pour discuter et débattre des opérations futures des marchés centraux. L’un des sujets qui refont surface chaque année est le rôle et la fonction des échanges de données. Le thème du débat de cette année met ce sujet d’actualité à l’avant-plan : « Comment les échanges de données entre les intervenants peuvent-ils étendre et améliorer le marché et ses opérations à l’avantage des consommateurs? »
À l’approche de l’événement, il est intéressant de constater de quelle façon les échanges de données au sein des services publics changent la donne depuis la libéralisation du marché de l’énergie.
À l’heure actuelle, les échanges de données se concentrent principalement sur l’un de ces deux aspects :
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la réduction des coûts des TI grâce à des échanges de messages normalisés (de première génération, mieux connus sous le nom de plateformes de messagerie);
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la centralisation des services du marché, tels que l’administration des contrats, la distribution des données de consommation (compteurs) et le règlement des volumes, qui sont des tâches administratives dotées de cycles de traitement quotidiens ou mensuels (de deuxième génération ou plateformes de données).
En raison des nombreux changements éminents occasionnés par la transition au sein du secteur des services publics, ces plateformes de données sont appelées à connaître une importante mise à niveau. Leur évolution sera stimulée à la fois par les volumes de données à traiter et la nature des processus en temps quasi réel à soutenir. Les opérateurs devront relever ce défi et déterminer la stratégie appropriée pour intégrer les échanges de données. En effet, les conclusions issues du Baromètre mondial CGI 2018 révèlent l’importance croissante pour les sociétés de services publics de tirer profit des avantages associés aux données massives et aux perspectives commerciales. Toutefois, 67 % des dirigeants interrogés ont signalé la gestion et qualité des données comme principaux obstacles à la transformation numérique.
Les échanges de données doivent évoluer… rapidement
La transition énergétique transforme la façon dont les données sont échangées entre les participants en place comme avec les nouveaux acteurs du marché. Les intervenants du marché examinent encore les meilleures façons d’optimiser la mise en œuvre de ces échanges en vue de soutenir les ressources énergétiques distribuées ainsi que l’accroissement de la consommation et de la distribution locales. Bien que la production d’énergie locale peut tout simplement être ajoutée au réseau, de nouvelles stratégies visant à maintenir l’équilibre du réseau doivent être mises en place pour pondérer efficacement la production et la consommation requises. Que ces stratégies intègrent des initiatives locales, telles que les communautés d’énergie et les îlots énergétiques, ou des formes commerciales de groupement, elles devront inclure les nouveaux acteurs du marché dans l’échange d’information.
Parallèlement, la consommation intermittente, mais élevée, comme celle des véhicules électriques (en anglais), nécessitera une gestion supplémentaire de cette consommation. Il faudra étaler dans le temps le chargement des véhicules électriques afin d’éviter de surcharger les réseaux locaux. Pour ce faire, l’information doit être échangée entre les opérateurs de réseaux, les fournisseurs, les agrégateurs et les parties responsables de l’équilibre du réseau. En outre, la granularité de l’information a également progressé. Par exemple, la lecture des compteurs était effectuée à des intervalles de 24 heures. Les données sont dorénavant recueillies à des intervalles de 15 et de 5 minutes, voire selon des délais encore plus courts.
Perspectives d’avenir dans un marché libéralisé
Les exploitants de marché devront déterminer s’ils doivent procéder à l’expansion des plateformes de données de deuxième génération ou créer de nouveaux modèles d’échanges de données connectés. Si c’est l’option qu’ils choisissent, ces échanges de données devront tout de même avoir recours à l’information déjà présente dans les plateformes de données existantes. Il est important de souligner que celles-ci ont déjà la capacité pour soutenir d’autres importantes fonctions telles que des processus flexibles liés aux registres, aux compteurs et aux règlements.
Les investissements se sont avérés considérables pour les marchés établis déjà dotés de plateformes de données, non seulement pour les opérateurs, mais pour le marché dans son ensemble. Ces marchés doivent chercher à mettre à profit les plateformes de données existantes et les optimiser grâce à des services en temps réel. Cette approche permettra de limiter les perturbations et de prolonger la vie utile de l’investissement. Pour ce qui est des marchés ne possédant pas de plateformes de données ou dont la vie utile touche à sa fin, ceux-ci devraient considérer investir dans des stratégies et des produits pouvant soutenir des volumes élevés d’échanges de données en temps quasi réel.
Je suis convaincu que la séance de discussion sur les marchés centraux de 2019 suscitera des pistes de réflexion sur la façon dont les échanges transparents de données peuvent non seulement soutenir la libre circulation des énergies renouvelables, mais également accélérer l’innovation. C’est avec enthousiasme que je vous ferai part de nos perspectives et points à retenir du débat. Entre-temps, n’hésitez pas à communiquer avec moi si vous avez des commentaires ou questions.