Face à l’incertitude des marchés et la volatilité de la demande, beaucoup d’organisations placent en tête de leurs priorités la nécessité de bâtir une supply chain résiliente et de flexibiliser leurs processus afin de s’adapter aux nouvelles opportunités digitales. Parmi les initiatives lancées pour rebondir, nous observons chez nos clients industriels une forte accélération des expérimentations menées autour de la blockchain.
Sécurité et fiabilité, deux atouts maître
La blockchain est un registre numérique dans lequel les acteurs de la supply chain partagent et consultent des événements sans risque de falsification ou de perte de données. Les fonctions de hachage, qui permettent de crypter et de chiffrer des transferts d’information entre deux systèmes sous la forme d’empreintes ou de signatures, garantissent aux acteurs de la chaîne sécurité et fiabilité des informations, empêchant toute tentative de modification ultérieure à la saisie initiale. C’est donc avec confiance que les différentes parties prenantes de la chaîne peuvent partager et échanger leurs informations, donnant ainsi de manière transparente une plus grande visibilité sur leurs capacités industrielles ou financières.
Rétablir la confiance et encourager la collaboration
Par exemple, la disponibilité, l’accessibilité et la sécurité de la donnée permettent aux équipes de la gestion de la demande d’aller de plus en plus vers la co-planification avec les distributeurs, les transporteurs, les fournisseurs et les partenaires manufacturing et logistiques. En prenant en compte les contraintes et les capacités de cet écosystème, les planners disposent de la visibilité nécessaire sur leur portefeuille d’opérations et peuvent ainsi anticiper les risques d’aléas opérationnels et améliorer ainsi le taux de service client. En rétablissant la confiance, la blockchain favorise une meilleure collaboration entre les partenaires, essentielle pour mieux prévoir, planifier et anticiper les prochains aléas, et ce de façon digitalisée.
Fluidifier les transactions et réduire les coûts
En matière de supply chain, l'utilisation de la blockchain possède le potentiel d'améliorer la transparence et la traçabilité des opérations, ainsi que de réduire les coûts administratifs (audit des contrats, archivage et assurances) et les risques du travail sur support papier (perte des données, falsification et fraude). Dans le cas des Achats par exemple, la blockchain permet une meilleure évaluation (financière, capacitaire, risques et RSE), un choix optimal du partenaire et une transparence vis-à-vis des acteurs impliqués dans les appels d’offres. Le flux des contrats peut également être simplifié grâce à l’atout du smart contracting qui permet de valider des étapes du contrat de façon automatique quand les conditions de validation sont possibles. Il en résulte une baisse de la charge administrative et une confiance liée au registre de la traçabilité digitalisée. Il en va de même pour la traçabilité et l’automatisation des paiements entre partenaires dès que les tâches réalisées, conformément au contrat et aux SLAs, ont été menées.
Explorer de nouveaux territoires
La blockchain peut également constituer une opportunité pour certains acteurs d’explorer de nouveaux business et de se réinventer. On a vu par exemple des acteurs industriels du secteur automobile exploiter leur expertise blockchain dans les domaines manufacturing ou supply chain pour l’appliquer à de nouveaux usages autour de la mobilité comme les services d’autopartage ou la gestion de flottes électriques en B2B. La blockchain trouve désormais des domaines d’application concrets pour améliorer le service client, tracer les véhicules et les opérations, et assurer une meilleure utilisation des données disponibles pour des activités de maintenance prédictive. L’enjeu pour les industriels est désormais d’exploiter le potentiel de la blockchain pour passer d’une logique produit à une logique services.