La vaste majorité des grands groupes français ont d’ores et déjà initié des collaborations avec les start-up. Mais comment bâtir ces partenariats et pour quels objectifs ? Décryptage.
« La transformation digitale du secteur du retail reste un processus long et difficile. Il existe de nombreux accélérateurs, dont le principal reste l’innovation disruptive. Cela consiste à créer une nouvelle proposition de valeur plutôt que de chercher à améliorer la proposition existante. Or, seules les start-up génèrent cette innovation disruptive ! », expose d’emblée Vincent Mathis, Directeur Conseil en charge du Digital pour les secteurs Industrie, CPG, Retail et Luxe, CGI Business Consulting.
Retail : à chacun son écosystème de start-up
Carrefour, LVMH, Fnac… nombreux sont les acteurs du retail qui se tournent désormais vers les start-up pour proposer de nouveaux services à leurs clients, et revisiter de fond en comble l’expérience magasin et e-commerce. À tel point que la France se hisse à la première place mondiale de la collaboration entre les start-up et les grands groupes avec 92 % des entreprises engagées dans une telle démarche, selon une enquête du fonds 500 Startups. Et leur contribution va au-delà de la simple prise de participation.
Retailers et distributeurs se lancent dans la création de véritables écosystèmes, à l’instar des Galeries Lafayette et de leur tout nouvel incubateur Lafayette Plug and Play ou du groupe Beaumanoir (Cache-Cache, Bonobo, Morgan…), a ouvert en 2016 la deuxième saison de son accélérateur, Silicon B, dédié aux métiers du commerce. Celui-ci annonce d’emblée la couleur sur son site : « Let’s disrupt traditional commerce ».
Start-up et grands groupes : des partenariats fructueux
Lorsque les grands groupes s’associent aux start-up, c’est pour repenser entièrement leur proposition de valeur. C’est le cas de Wynd, avec sa plate-forme unifiée de commerce intelligent. « Nous voulons changer le regard sur le commerce de demain : pour nous, la transformation digitale consiste à se mettre à la place des utilisateurs, qu’ils soient vendeurs ou clients. C’est dans cette optique, que nous avons conçu Wynd », relate son cofondateur, Arthur Perticoz.
Caisse, borne, terminal de paiement, plate-forme e-commerce, m-commerce, marketplace, drive… tous les canaux in-store et out-store sont gérés via une plate-forme unique. Et le succès est au rendez-vous, puisque la start-up a déjà séduit plusieurs grands groupes dont Carrefour. Le distributeur lui a en effet confié un chantier ambitieux : celui du développement d’un service de livraison en une heure depuis le magasin Carrefour le plus proche. « Seulement trois mois auront été nécessaires pour paramétrer les progiciels et mettre en place les API nécessaires ! », se réjouit Arthur Perticoz. Les gains du partenariat sur le time-to-market sont donc plus que tangibles.