Le passage à l’échelle constitue une condition sine qua non du succès de toute transformation. L’agilité est au cœur de cette démarche, et le DevOps une de ses composantes indispensables. Mais sa mise en place nécessite un changement à la fois technologique et culturel. Et l’adhésion des équipes.
La transformation digitale s’impose à toutes les entreprises et organisations pour répondre aux nouveaux usages des technologies numériques, ainsi qu’à la tendance générale à la plateformisation. Dans ce contexte, et comme toujours, les métiers en demandent plus aux DSI : innovation, respect des délais de production, mais surtout meilleure compréhension de leurs besoins et enjeux. En mode collaboratif. Avec une coordination à tous les niveaux de l’entreprise… Et le tout, en agilité.
Selon l'Open Group (1), consortium de normalisation dans l’ingénierie informatique, transformation digitale et agilité sont désormais indissociables. Le déploiement à l’échelle d’une approche agile devient donc nécessaire pour que l’entreprise réussisse son passage à l’ère digitale, et le DevOps, toujours d’après l’Open Group, est une des composantes indispensables de cette agilité.
En effet, en promouvant l’automatisation, en soutenant des cycles courts, des déploiements et des livraisons continues, le DevOps, pratique qui cherche à unifier le développement (dev) et l’administration (ops), permet de faciliter l’atteinte des objectifs de la transformation.
Un changement technologique et culturel
Sa mise en place au service de l’agilité va nécessiter un changement à la fois technologique et culturel.
Il faudra d’abord un cadre technologique outillé au DevOps, permettant automatisation, mise à jour et déploiement à la demande en garantissant la qualité. Cela nécessite de construire une roadmap des outils et services à mettre en œuvre, pour permettre aux équipes d’automatiser le cycle de vie de leurs produits et de s’intégrer dans ce nouveau processus agile.
La principale composante de cette « transformation DevOps » reste toutefois culturelle. Un changement de paradigme va devoir s’opérer. Du côté des opérations : elles devront apprendre à gérer les patrimoines de codes de cette automatisation avec la même logique d’agilité que le développement lui-même, et abandonner beaucoup de leurs anciennes activités. Et du côté des études : elles prendront systématiquement en considération les objectifs et les enjeux de la production informatique, notamment la sécurité ; avec une visée, la fameuse approche « you build it, you run it ».
L’indispensable adhésion des équipes
Mais le seul DevOps ne suffira pas. La mise en place de la transformation dans son ensemble nécessite une véritable maturité des équipes : sur les outils d’automatisation du DevOps lui-même, et surtout sur la culture agile afin de planifier un déploiement progressif. En accord avec les valeurs de l’agilité, la transformation viendra des équipes, qui vont s’approprier le changement de paradigme dont nous parlions plus haut. Cela signifie de l’apprentissage, de l’expérimentation, le droit à l’erreur… mais aussi du temps et de l’innovation.
Cette démarche nécessite aussi l’identification des acteurs moteurs de la transformation. Construire une trajectoire, définir une cible et des éléments de mesures permettront de mettre en valeur la montée en maturité continue des équipes.
L’idéal serait même de sanctuariser le dispositif de transformation, dont fera partie le DevOps, avec la création d’une communauté de transformation ou d’un centre d’excellence. En quelque sorte l’amélioration continue, propre à la nature adaptative de l’agilité, ne s’arrêterait jamais...
(1) The Open Group Agile Architecture Framework Draft Standard, 2019, The Open Group