Afin de tirer leur épingle du jeu au sein d’un marché de plus en plus évolutif et concurrentiel, de nombreuses entreprises changent de paradigme en s’appuyant sur des modèles d’agilité à l’échelle. Parmi eux, Scale Agile Framework (SAFe) tend à s’imposer comme une référence.
Avec plusieurs années d’accompagnement de nos clients et grâce à notre statut de premier partenaire mondial de SAFe, nous nous sommes forgés des convictions sur son implémentation, notamment sur les points n’étant pas traités explicitement par le modèle mais représentant des défis de taille pour l’entreprise.
Au départ cantonné aux États-Unis, le modèle SAFe s’est rapidement exporté dans le reste du monde, et notamment en France. Entre août 2018 et septembre 2019, le nombre d’entreprises hexagonales implémentant ce modèle a progressé de près de 50%*. Ce succès s’explique notamment par l’exhaustivité de sa documentation, qui offre un cadre méthodologique solide sur lequel construire sa nouvelle organisation.
Co construire la cible de demain
Si SAFe propose une structure en niveaux (Team, Program, Large Solution et Portfolio), le premier réflexe de l’entreprise est de projeter son organisation sur cette structure opérationnelle. Pourtant, ce découpage en niveaux dans le modèle SAFe n’existe que pour représenter les interactions opérationnelles, sans y inclure aucune notion de liens hiérarchiques. Au contraire, superposer les relations opérationnelles et hiérarchiques risque de nuire à l’efficacité globale d’un dispositif basé sur l’autonomie, la responsabilité et la transparence ! Les rôles des couches de SAFe sont très différents des rôles managériaux au sein des organisations hiérarchiques traditionnelles. L’implication des collaborateurs dans la construction de la cible est donc essentielle. D’une part pour s’assurer du bon positionnement des compétences, quitte à adapter les rôles théoriques de SAFe. D’autre part pour favoriser une bonne compréhension et une appropriation de ces nouveaux rôles.
Cohabiter en mode agile
Au cours de la transformation, des périmètres de l’entreprise fonctionnant de manière agile devront nécessairement interagir avec d’autres périmètres non « agilisés ». SAFe ne pose pas réellement la question de ces interactions malgré une roadmap de transformation progressive. Pour beaucoup, le réflexe (spontané) consiste à tordre le modèle SAFe pour contraindre le périmètre agile à s’aligner sur le fonctionnement du reste de l’organisation. Mais cette contrainte d’alignement affecte l’efficacité globale du périmètre transformé, et réduit d’autant la volonté du reste du groupe de lui accorder davantage de latitude dans son fonctionnement. Il est donc essentiel de disposer d’un sponsorship fort des instances dirigeantes à même de permettre une transformation agile.
Un état d’esprit à diffuser
Pour amorcer une transformation vers l’agilité à l’échelle, SAFe est un excellent socle méthodologique sur lequel s’appuyer. Le succès de son implémentation dépendra de la capacité de l’entreprise, et notamment de ses leaders, à adopter et diffuser un état d’esprit agile. Remettre en cause la manière dont on a fonctionné pendant longtemps, parfois pendant plusieurs décennies, n’est pas simple et cela à tous les niveaux de l’entreprise, ni même parfois possible. D’où l’intérêt d’un accompagnement extérieur.
*données extraites de l’état des lieux du déploiement de SAFe en France en septembre 2019, Michel Levaslot.