Les organisations du secteur du transport et de la logistique ont connu une année sans précédent. La guerre en Ukraine, la perturbation des itinéraires commerciaux, l’impact des changements climatiques sur la navigation et le transport terrestre, la hausse des prix de l’énergie et la possibilité de nouveaux confinements en raison de la pandémie ont créé un environnement très complexe et incertain dans lequel ces organisations doivent exercer leurs activités. En tant que consommateurs, nous ressentons les effets de ces perturbations lorsque nous constatons que nos produits préférés sont en rupture de stock, que nos livraisons sont retardées ou qu’il nous coûte plus cher de faire le plein ou de recharger la batterie de notre voiture.
Ces nouvelles réalités du marché poussent les organisations du secteur du transport et de la logistique à réévaluer les mesures qu’elles doivent prendre en vue de demeurer pertinentes pour l’avenir. Dans le cadre de l’édition 2022 de La voix de nos clients CGI, nous avons rencontré en personne 84 dirigeants du secteur du transport et de la logistique afin de comprendre comment ils modifient leurs priorités pour aller de l’avant. Dans ce billet de blogue, je présente les principales conclusions de ces entrevues.
Le développement durable gagne considérablement en importance
Stimulé par des pressions croissantes pour intensifier les efforts visant à sauver la planète, l’objectif de durabilité constitue désormais une priorité. Cette année, un pourcentage considérablement accru de dirigeants indique que le développement durable est essentiel à la création de valeur future pour les parties prenantes (75 % par rapport à 61 % en 2021). Ce résultat représente aussi un écart important par rapport à la moyenne de tous les secteurs d’activité (48 %), et le deuxième pourcentage le plus élevé derrière le secteur du pétrole et du gaz (77 %).
Les changements climatiques bouleversent de plus en plus le transport des passagers et des marchandises. Pour intégrer la durabilité à leurs opérations de bout en bout, les organisations doivent revoir leur modèle d’affaires, du moins en partie. Elles doivent également maximiser l’utilisation des données pour favoriser l’atteinte des objectifs climatiques grâce à des pratiques éclairées et responsables et à une collaboration au sein des écosystèmes.
Le niveau de mondialisation de la chaîne d’approvisionnement fait l’objet d’un examen minutieux
Le fait que les dirigeants constatent l’incidence croissante de la démondialisation sur leurs chaînes d’approvisionnement et la nécessité de mettre en place des filets de sécurité pour faire contrepoids aux perturbations est une conséquence directe de la situation géopolitique actuelle et du bouleversement des chaînes d’approvisionnement mondiales, qui perdurent depuis plus de deux ans. Par exemple, les opérations logistiques sont habituellement conçues de manière à être aussi peu coûteuses que possible. Ainsi, lorsque les chaînes d’approvisionnement sont fiables, les niveaux de stock sont maintenus au minimum. Toutefois, en cas de perturbation de l’approvisionnement ou d’irrégularités, des modèles qui tiennent compte de plusieurs facteurs (accroissement des stocks, approvisionnement local, modèles de distribution, etc.) doivent être envisagés.
À court terme, nous croyons que la surveillance étroite de l’offre et de la demande et l’augmentation des réserves pour les biens essentiels seront essentielles à la résilience. De plus, la collecte de données de qualité sera cruciale pour faire face aux perturbations futures, de même que les investissements dans les tableaux de bord de la chaîne d’approvisionnement, l’intelligence artificielle, l’analyse avancée et les fonctionnalités des tours de contrôle.
Une attention accrue doit être portée à la cybersécurité
Il est temps pour les organisations du secteur du transport et de la logistique de se concentrer sur la sécurité. Voici pourquoi. Un dirigeant sur trois affirme ne pas avoir de stratégie de cybersécurité définie, une proportion considérablement inférieure à celle de la plupart des autres secteurs d’activité. En outre, seulement 25 % des organisations dotées d’une stratégie l’étendent à leur écosystème élargi, et seulement 36 % des dirigeants disent tirer des résultats de leur stratégie.
La cybersécurité n’offre peut-être pas immédiatement de « valeur commerciale », mais il est essentiel de tenir compte des conséquences d’incidents de grande envergure. Les atteintes à la sécurité hautement médiatisées comme celles causées par le logiciel malveillant NotPetya en 2017 et le ver informatique Stuxnet en 2010 rappellent aux organisations qu’il est nécessaire d’évaluer et de gérer régulièrement les vulnérabilités informatiques, de renforcer la sécurité dès le premier jour et de surveiller, prévenir et contrer les attaques de sécurité.
Les systèmes existants et un faible niveau d’agilité continuent de nuire à la transformation numérique
Les marchés dynamiques font en sorte qu’il est nécessaire de miser sur l’agilité pour innover rapidement sur le plan des produits et services, et pour adopter de nouveaux modèles d’affaires. Pourtant, seulement un dirigeant sur quatre du secteur du transport et de la logistique estime que son modèle d’affaires est très agile pour répondre aux besoins en matière de transformation numérique. De même, 82 % des dirigeants affirment que les systèmes existants nuisent au succès de la transformation numérique.
Ces deux résultats confirment que la transformation numérique ne peut pas être prise à la légère. Elle exige un effort concerté et cohérent de la part des dirigeants des fonctions d’affaires et informatiques (TI), et constitue une condition préalable pour que les organisations accélèrent leur transformation numérique et se réinventent pour créer un avenir durable.
Ces conclusions sont-elles pertinentes pour votre organisation? Communiquez avec moi pour discuter des défis et occasions qui façonnent vos priorités. Je vous invite également à lire le rapport La voix de nos clients CGI 2022 pour découvrir de plus amples perspectives et recommandations exploitables.