"Un samedi, on a loué des scooters avec mes élèves et on est allé pique-niquer dans les montagnes de Mussoorie, au crépuscule. C'était magique."

Les neiges de l'Himalaya d'un côté, la vallée du Doon de l'autre et un coucher de soleil de conte de fées, rare instant de détente du séjour de Charly D’Amico, consultant au sein de CGI Business Consulting. Il n'était pas en vacances. Il a passé 15 jours en Inde dans le cadre d’un congé solidaire. Le principe ? Aider une ONG d’un pays en développement pendant ses congés personnels, avec le soutien et l'accompagnement de l'association Planète Urgence. Et – dans le cas de Charly - de son entreprise, CGI qui prend en charge la plupart des frais (transport, séjour) induits par son programme de congés solidaires. Plus de 150 collaborateurs en ont déjà profité.

"Une collègue m'avait parlé de ce programme. J’ai été immédiatement séduit, donc je me suis porté volontaire pour partir en Inde". Offrir de son temps pour aider ceux qui en ont besoin… Une évidence pour Charly qui, à 27 ans, est depuis plusieurs années bénévole pour La Soupe Saint-Eustache. Sa candidature acceptée par Planète Urgence, il bénéficie d'une formation de deux jours puis s'envole en décembre dernier, quelques mois après avoir déposé son dossier. Destination : l'Inde du Nord. Mission : former de jeunes Indiens aux outils bureautiques (Excel, Word, Powerpoint) ; "ce sont des logiciels que j'utilise tous les jours, donc j'étais sûr d'avoir les compétences et d'apporter une réelle plus-value".

Congé solidaire

15 élèves… qui ne parlent pas tous anglais

Après un long voyage ("3 vols, 2 escales"), Charly atterrit à 200 km au nord de New Delhi, au sein d'une ONG locale qui mène des actions d'éducation, notamment auprès des femmes en milieu rural. Ses cours débutent dès le lendemain, avec une première surprise : "je découvre que mes 15 élèves - de 16 à 35 ans - ont des niveaux très, très hétérogènes. Certains possédaient déjà des connaissances élevées, d'autres n'avaient pratiquement jamais allumé un PC. Certains maitrisaient parfaitement l'anglais, d'autres ne parlaient que l'hindi… Ça a donc commencé par une belle montée de stress," se souvient-il en riant.

Charly forme immédiatement des binômes, s'assurant que chacun inclut au moins un anglophone et une personne maîtrisant les bases informatiques, et plonge avec passion dans son nouveau métier. "J'ai avancé progressivement. Je donnais des petits exercices, de difficulté croissante. Et je passais de table en table, pour conseiller, expliquer…  Je restais un moment avec chacun, en prenant plus de temps avec ceux en difficulté. Comme ça, tout le monde pouvait apprendre et avancer, à son rythme."

Un challenge stimulant et le sentiment d’accomplissement personnel

Charly loge au sein de l'Institut et partage tous ses repas, du petit-déjeuner au dîner, avec ses élèves. L'occasion de découvrir la cuisine végétarienne – "riche, variée, délicieuse" – et une culture finalement pas si éloignée. "On discutait beaucoup. La plupart étaient très fiers et très heureux de me parler d'eux, leur pays, leur gastronomie, leur culture. Ils me posaient aussi beaucoup de questions sur la vie en France. Bien sûr, on venait de milieux culturels très différents, mais on trouve toujours des points communs. Le fait d'être seul, intégré dans une communauté, de tisser autant de liens… C'est vraiment enrichissant, autant sur le plan professionnel que personnel".

Le week-end, Charly et ses élèves enfourchent scooters et mobylettes et sillonnent la ville et sa région - "partout, du monde, des couleurs, des vendeurs ambulants, la frénésie ! Mais aussi une pauvreté extrême… C'était une claque à tous points de vue".

Le lundi, tous se retrouvent dans la petite salle de classe pour reprendre les cours, studieusement. "Les élèves ont tous progressé. Même ceux qui découvraient l'informatique ont réussi à se familiariser avec les outils. Sans devenir experts, ils peuvent maintenant réaliser des choses courantes, pratiques, donc il y avait, pour eux comme pour moi, une réelle satisfaction."

Des "congés" solidaires donc, mais aussi une immersion unique, un enrichissement mutuel et la satisfaction d'être utile… Charly est rentré "épuisé mais heureux", avec une conviction : "Partez ! Vous ne le regretterez pas. Education, environnement… Il y a forcément une mission qui vous convient. Quand j'étais étudiant, je m'étais déjà renseigné pour partir en mission de solidarité internationale, mais ça demandait un trop gros investissement financier. Alors quand on a la chance d'être dans une entreprise qui s'engage et nous soutient, il ne faut pas hésiter… Foncez !"

A PROPOS DE L'EXPERT

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