De nombreux partenaires du système de santé – dont les acteurs territoriaux, invités surprises de la gestion sanitaire – ont dû prendre des décisions d’urgence sans forcément le soutien d’un cadre légal. Dans ce contexte, ce sont le renforcement des collaborations et l’importance donnée au collectif qui ont permis de résoudre les situations éminemment complexes liées à la crise. Dépassant des relations de simples partenariats, multiples sont les exemples de coopérations fortes entre pays, entre régions, entre établissements de santé, permettant de répondre ensemble à la pandémie.
À l’échelle de la France, les acteurs nationaux se sont appuyés les uns sur les autres. La liste des collaborations exceptionnelles est longue : des transferts de patients ont été organisés vers des régions moins touchées ; l’ANSC (Agence numérique de sécurité civile) a aidé la DINUM (Direction interministérielle du numérique) et le SIG (Service d’information du gouvernement) à réaliser un site d’orientation du grand public vers le numéro de secours adéquat en cas de suspicion de Covid-19 ; des entreprises se sont mobilisées pour apporter leur soutien au système de santé, par des dons de matériel médical permettant par exemple de remédier au manque de respirateurs et de médicaments, de réanimation, ou par un soutien logistique.
La coopération s’est faite dans la transversalité. On peut citer la collaboration exceptionnelle de spécialistes de différents domaines (mathématiciens data scientists, développeurs, statisticiens…) pour modéliser et scénariser la crise et définir des indicateurs de suivi de l’évolution de la pandémie, ou encore, la mise en place de la task-force interministérielle en France pour soutenir le ministère de la Santé et des Solidarités dans son action au paroxysme de la crise sanitaire.
On retiendra également comme leviers effectifs de coopération et de solidarité, le renforcement de la coordination médecine de ville / hôpitaux, avec la préparation des médecins généralistes à soigner le Covid-19, le fonctionnement efficace de la filière de prise en charge des patients en état grave dont est partie prenante le Samu, ainsi que la gestion coordonnée de la crise par l’État.
Entraide européenne
Outre la réaction conjointe des États-membres de l’Union européenne face au Covid-19 (définition de priorités communes, mise en place d’un plan destiné à assurer la fourniture de matériel médical, stimulation de la recherche pour mettre au point des traitements et des vaccins), on a pu voir de nombreuses actions mises en oeuvre entre les États eux-mêmes, preuve de la solidarité européenne : dons de masques de la France à l’Italie, prise en charge par l’Autriche, l’Allemagne et le Luxembourg de patients venus d’Italie et de France.
Solidarités et coopérations locales et individuelles
Solutions alternatives d’accueil pour les personnes en centre médico-social, fabrication de protections individuelles, dons de matériel médical et informatique… La crise a créé un terrain propice à l’innovation par la coopération solidaire.
Olivier Anthore, membre de l’équipe santé de CGI en France, a ainsi accompagné un groupe de makers qui a conçu des visières de protection pour les soignants de l’Hôpital européen Georges Pompidou, avec une imprimante 3D et une découpeuse laser. L’accompagnement a permis de trouver des partenaires et des débouchés pour les visières en adaptant la réponse et l’offre aux besoins.