L’an dernier déjà, 60 % des décideurs interrogés par CGI plaçaient la transformation digitale dans le top de leurs priorités. Cette année, ils sont plus de 81 % ! La digitalisation de la chaîne de valeur énergétique semble bel et bien s’accélérer en 2017. Analyse de Cyril Cortina, Vice-Président Energie et Utilities, Télécommunications et Médias, CGI Business Consulting.
Tout concourt à cette accélération de la transformation numérique : de la pression des consommateurs à la volonté de réduire les coûts et d’optimiser les opérations. Malgré tout, des obstacles de taille se dressent sur le chemin de la digitalisation, notamment en interne. 71 % des acteurs de l’énergie estiment que leur principal défi consiste à transformer leur culture d’entreprise et accompagner le changement. Pour près de la moitié des sondés, le système d’information hérité (legacy) demeure également un des principaux obstacles à la transformation. Pourtant la tendance est là.
Comment le numérique rebat-il les cartes du secteur énergétique ?
Trois mouvements de fond sont constatés et accélérés par des cycles de maturité technologique de plus en plus courts. Des mouvements qui remettent en question les modèles d’affaires des grands acteurs traditionnels, ainsi que leurs structures organisationnelles, plus numériques, décentralisées ou territorialisées, à l’instar des réseaux énergétiques.
- La « plateformisation » de la chaîne de valeur de l’énergie.
La chaîne de valeur de l’énergie devient systémique, la valeur résidant dans la monétisation des données d’échanges : opérateurs de flexibilité, d’agrégation, de services fleurissent, boostés par l’API Management. Et la tendance est à l’éclatement progressif des rôles et responsabilités sur une chaîne de valeur historiquement verticalement intégrée. - La place désormais centrale du consommateur final
Qu’il soit particulier, entreprise ou collectivité territoriale, c’est bien lui qui aujourd’hui choisit et pilote sa consommation d’énergie, en fonction de ses usages. La valeur se décale progressivement de l’amont vers l’aval en donnant le pouvoir au client final, à l’individualisation des services. - Le partage de l’innovation
L’accélération des cycles de décision et du « time-to-market » nécessitent une agilité, des compétences, des technologies qu’il est nécessaire d’aller chercher à l’extérieur des organisations traditionnelles. Une myriade de start-up vient s’agréger autour des acteurs traditionnels qui ont l’avantage d’avoir des clients et des données, aux volumétries importantes.