Assurer la maintenance en condition opérationnelle de plus de 1 200 aéronefs, c’est le défi quotidien de la Simmad (Ministère de la Défense). Son Directeur Adjoint production, le contre-amiral Pierre Canal, décrypte l’ambition et la stratégie de la structure interarmées, qui met désormais le cap sur la donnée.
Plus de 290 000 heures de vol dont 48 000 heures en opérations extérieures l’an passé. Un niveau jusqu’alors jamais atteint pour les 1 259 aéronefs (avions et hélicoptères) gérés par la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du Ministère de la Défense (Simmad). « L’accroissement de l’activité aérienne globale se double d’une augmentation sensible du nombre de vols effectués dans des conditions difficiles. Dans le même temps, nos ressources – autant humaines que techniques – sont constantes. La recherche d’efficacité devient donc un enjeu central du maintien en condition opérationnelle (MCO). Le Ministère de la Défense a ainsi engagé, il y a un an environ, une action sur la maîtrise des données et a décidé de confier à la Simmad la responsabilité de la gestion des données du MCO aéronautique », relate le contre-amiral Pierre Canal.
70 personnes pour « faire vivre » la donnée, toute la donnée
Une mission qui se décline en deux grands enjeux. « En premier lieu, la Simmad doit garantir la qualité du patrimoine des données. En parallèle, nous devons réunir des systèmes d’information fractionnés par processus, par armée, voire par machine », témoigne le contre-amiral. Face à l’ampleur du défi, rien d’étonnant à ce que la Simmad mette en place un « bureau des données » de 70 personnes, composé notamment, à terme, de data scientists et d’ingénieurs en informatique. Son objectif ? « Identifier, garantir la qualité et faire vivre l’ensemble des données de notre patrimoine, qu’elles soient techniques, logistiques ou contractuelles », explique le contre-amiral Pierre Canal.
Dans le même temps, des architectes système et des responsables fonctionnels se concentrent sur l’unification des systèmes d’information en surmontant l’ensemble des défis liés à la technicité des matériels et aux multiples contrats avec les industriels. C’est dit : la Simmad se donne les moyens de son ambition.
Vers le big data et l’analyse prédictive
« Nous n’exploitons aujourd’hui qu’une infime partie des données récoltées par nos appareils. Les technologies du big data, de l’IoT et de l’analyse prédictive vont nous aider à renforcer nos partenariats avec les industriels, via notamment l’échange de données. À terme, nous pourrons modéliser la ressource logistique, planifier plus efficacement nos opérations et mettre en place une maintenance prédictive pour améliorer sans cesse le matériel militaire », conclut le contre-amiral Pierre Canal.