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CGI

Smart B est une jeune entreprise qui souhaite concilier développement économique, bien-être social et responsabilité environnementale grâce à un nouvel actif : l'impact. Présentation…

C'est une start-up qui " n'a pas l'ambition d'être une licorne", s'est choisi une direction collégiale et vingt-deux actionnaires à part égale : Smart B, ou l'histoire d'une entreprise pas comme les autres. "Notre société n'a pas vocation à produire du rendement et des actionnaires. Nous allons simplement rémunérer nos investisseurs à hauteur du risque pris", explique Mathieu Pesin, un des associés fondateurs. Une entreprise pas comme les autres donc, mais pas sans ambition. "Nous souhaitons surtout développer une nouvelle économie positive et favoriser l'essor de la smart city".

A l'origine de l'aventure, une association, Civis Blockchain, fondée à Montpellier par des salariés d’entreprises technologiques qui regrettent de voir trop de projets de smart city échouer faute d'avoir été bien menés. Souhaitant s'impliquer dans la vie de la Cité, l'équipe associative analyse la situation et dresse un constat : le succès des GAFAM en atteste, les données personnelles sont devenues un actif. Pour une Cité réellement intelligente et au service de chacun, la clé viendra de ses données. Il est donc indispensable de s'assurer que les citoyens maitrisent et protègent la collecte, le traitement et la valorisation de ces données. Selon Mathieu Pesin, "les deux principaux leviers pour la smart city sont la gouvernance de la donnée - le but étant d'intégrer des citoyens, des collectivités et des sociétés de services dans un environnement global pour leurs projets ; et l'impact sur les externalités de ces projets".

Une proposition de valeur décalée et centrée sur l’impact

Les membres de l'association ont alors une idée : associer à chaque projet smart city des mesures de leur impact sociétal et environnemental ; et utiliser ces données – les "impacts" - comme des actifs numériques, stockés dans une blockchain. La blockchain s'est imposée d'emblée. "La blockchain est l'environnement idéal pour la smart city, car elle favorise des réseaux vertueux d'échange de données entre citoyens et acteurs privés et institutionnels." Cet environnement technologique doit servir de terreau à une dynamique de développement durable. "Notre proposition est unique. Les autres acteurs de la smart city se concentrent sur les gains en termes d'énergie, d'organisation des transports, etc. Nous, nous décalons la proposition de valeur autour de l'impact et de sa valorisation, en proposant aussi toute l'organisation de ce support pour les partenaires." Une première levée de fonds permet de salarier huit personnes à temps plein. L'entreprise prend ses quartiers dans le DoTank, un espace de coworking dédié à la création et à l’innovation à deux pas de la gare Saint-Roch. La jeune pousse peut alors déployer son premier projet concret, mobilité.eco. L'objectif : inciter les salariés et les entreprises à utiliser le vélo ou le covoiturage pour les trajets domicile-travail. Le projet s'appuie sur la loi d'orientation des mobilités (LOM). Elle accorde aux entreprises jusqu’à 400 € par an et par salarié, en franchise d’impôt et de cotisations sociales, afin qu'elles attribuent un forfait kilométrique à leurs collaborateurs qui adoptent les mobilités douces.

Le projet de Smart B est de faciliter la mise en œuvre du forfait mobilité durable grâce à la blockchain. Concrètement, les salariés enregistrent leurs parcours à vélo (ou en covoiturage) dans leurs applis de déplacement habituelles ; ces trajets, anonymisés, sont validés par les autorités de régulation, transformés en preuve de déplacement domicile-travail. Les salariés présentent à leurs entreprises ces preuves de mobilité et sont alors indemnisés à hauteur des kilomètres parcourus. "Il s'agit selon nous d'un cas d'usage idéal car il implique plusieurs parties prenantes, dans le respect de la vie privée et avec une grande sécurité des données… Nous proposons aussi aux collectivités de racheter un certain nombre de preuves de déplacement (il y a chaque matin tant de trajets effectués par tant de personnes à tel endroit donné) pour qu'elles puissent les analyser et proposer des alternatives, par exemple du covoiturage. "En clair, Smart B transforme la preuve de déplacement en actif, ouvrant la voie à un nouveau type d'échanges. "C'est un modèle économique très simple, mais déroutant", convient Mathieu. "Avant nous, l'étude d'impact était toujours considérée comme fastidieuse. Nous la transformons en asset pour faire émerger une nouvelle forme d'économie et engendrer des actions positives."

Des avantages et une approche résolument citoyenne que la jeune entreprise veut développer. Elle souhaite proposer aux collectivités un référentiel d'impact pour leurs politiques d'aménagement du territoire, ainsi qu'un référentiel RSE en direction des entreprises.

Un enjeu : convaincre les collectivités

Mais Smart B regarde aussi au-delà des frontières, urbaines et nationales. L'entreprise réfléchit ainsi à un projet avec une coopérative qui cultive du coton bio ; la blockchain servira à récupérer et stocker les preuves de production, qui pourront être intégrées à des chaines de valeur de fabricants de vêtements, pour des produit bio, labellisés et certifiés. De beaux projets et un challenge : "convaincre les collectivités qui, grâce à cette nouvelle économie de l'impact, vont pouvoir financer leurs projets de smart city et garantir une traçabilité de leurs actions". Reste à fédérer une communauté, rassembler des partenaires intégrateurs, des éditeurs de solutions et des acteurs de la Tech for Good pour inventer et proposer de nouvelles solutions aux villes. "Nous apportons une réponse technologique aux besoins de la smart city. Mais on voit aussi énormément de cas d'applications et de besoins fonctionnels que nous n'avons pas les ressources d'aborder. D'où l'intérêt pour nous d'un partenariat avec CGI, qui possède les experts, les compétences et les contacts pour nous aider à nous déployer. Ce serait un formidable accélérateur pour une ville résolument intelligente et citoyenne."