La crise sanitaire a conduit les professionnels de l’UX à faire évoluer leurs pratiques. L’organisation de focus group à distance s’est largement développée et a constitué une opportunité unique de réunir les utilisateurs malgré les contraintes.
Comment rendre un focus group à distance plus engageant pour ses participants ? Et quelles sont les différentes techniques d’animation de groupe ? Notre équipe livre cinq conseils pour favoriser l’engagement de vos participants, en particulier à distance.
Focus group, de quoi parle-t-on ?
Un focus group prend la forme d’un entretien collectif qui permet d’investiguer les usages et besoins de potentiels utilisateurs cibles pour construire ou faire évoluer un produit ou un concept. Pour l’animateur, l’enjeu est de réussir à mettre en débat les thématiques définies par l’équipe projet, de libérer la parole des participants et de faire en sorte que tous contribuent aux échanges.
Dans le cadre d’une expérimentation destinée à des salariés du secteur public, nous avons mené 3 focus group à distance auprès de 3 équipes distinctes. Objectif : comprendre les usages actuels de Teams et recueillir des éléments visant à améliorer la cohésion d’équipe à distance.
Voici cinq conseils que nous avons expérimentés dans ce cadre pour favoriser l’engagement des participants.
1. Apporter de la vision et impliquer tout au long du projet
La visibilité est un vecteur d’engagement. Ainsi dès le début des focus group, il est essentiel d’énoncer clairement les objectifs pour ensuite les inscrire dans un contexte plus global. Nous avons ainsi assuré aux participants que ce qu’ils diraient en séance aura un réel impact sur la suite. A noter : un focus group peut tout à fait s’inscrire dans une démarche participative, les utilisateurs étant sollicités tout au long du processus de conception par le biais de focus group, d’ateliers de co-conception ou bien encore de tests utilisateurs.
2. S’adapter à sa cible et briser la glace
Avant la tenue de chaque focus group, nous nous sommes renseignés pour savoir si les participants se connaissaient entre eux. Comme ce n’était pas le cas, nous avons décidé de passer plus de temps sur le tour de table et l’atelier brise-glace (plus connu sous le terme ice breaker) pour booster l’engagement en faisant connaissance et en tissant des relations. Nous avons également fait en sorte de convier des personnes de même niveau hiérarchique, afin d’éviter toute forme de réticence liée à la présence d’un supérieur.
3. Rester humain
Ce critère peut paraître une évidence, mais la qualité d’un focus group repose sur la capacité en tant qu’animateur de favoriser le partage et la communication, en instaurant des règles simples comme la bienveillance entre participants, le fait de ne pas juger ou par exemple en activant simplement sa caméra dans les moments clefs.
4. Introduire des changements de rythme en séance
Pour s’adapter à la capacité de concentration de chaque être humain qui peut aller en moyenne jusqu’à 40 minutes, nous avons varié les activités sur plusieurs heures et fait des pauses.
Par exemple, pendant une activité nous avons sollicité chaque participant de manière individuelle sous la forme d’un sondage et d’un exercice rapide d’idéation, pour mettre en valeur les réflexions individuelles et donc éviter l’effet de groupe sur des sujets clefs et jugés plus « sensibles ». Les résultats anonymes ont ensuite été partagés à l’ensemble du groupe, commentés et pris en compte pour la phase suivante du projet.
5. Changer les rôles
Une autre technique utilisée consiste à responsabiliser les participants sur le bon déroulement du focus group en leur confiant des rôles dans l’organisation de l’atelier. Ainsi, le temps d’un exercice ou d’une question un participant s’est chargé du contrôle du temps quand un autre a dû s’improviser animateur.