Nous avons tendance à surestimer l’effet d’une technologie à court terme et de sous-estimer son effet à long terme ». Ces mots de Roy Amara, ancien président du think tank « Institute for the Future », s’appliquent tout particulièrement à un nouveau domaine de management d’entreprise, la gestion des données. En effet, bien que sources potentielles de nombreux progrès de l’avis de nombreux acteurs – du développeur informatique au manager et au gouvernant, en passant par le politique ou le législateur, les nouvelles avancées dans ce domaine constituent justement l’un des volets les plus sensibles de la révolution dans laquelle nous nous trouvons, que certains prospectivistes appellent la troisième révolution industrielle.
La nouvelle révolution des données, actuellement en cours, consiste à considérer les données générées par les activités humaines comme une nouvelle « ressource naturelle » dont l’exploitation permettrait d’augmenter l’efficacité et la qualité de vie à long terme. A l’instar de toutes les grandes innovations technologiques l’ayant précédée, elle ne va pas sans son lot de défis propices à de nombreux bouleversements et de transformations dans l’ordre de nos sociétés. Les organisations sont en première ligne des changements inéluctables qui s’opèrent. Or même les plus établies et matures sur le plan de l’innovation, comme les géants du web ou les banques, commencent à percevoir les immenses difficultés posées par la nécessaire transition vers une organisation « data-centric », ou centrée sur les données.
Au sein des organisations, les défis ne manquent pas. Ce qui caractérise les enjeux autour de la donnée est le nombre important d’acteurs que ce sujet fédère. N’importe quel projet rassemble de nombreuses et diverses problématiques, des collaborateurs de métiers différents, avec des objectifs différents. Un aperçu rapide des fonctions internes impliquées habituellement sur de tels projets permet de se rendre compte de la variété des interlocuteurs.
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