Kevin Schapman

Kévin Schapman

Responsable Digital & Data

Data et Green IT : incompatibles ?

Passant de 2 zettaoctets en 2010 à 64 en 2020, selon IDC/Seagate/Statista le volume total de données à analyser devrait dépasser 180 zettaoctets en 2025, une croissance exponentielle.

Au sein des entreprises on estime à 1,3 milliard de giga-octets le volume de données dites « noires ». Ces « Dark Data » se définissent par une utilisation rare, voire nulle. Elles représenteraient 52% des données stockées dans le monde.

En parallèle les enjeux climatiques sont de plus en plus pris en compte par les entreprises et sont aujourd’hui au cœur de leurs stratégies numériques.

L’étude de CGI, Voice of Our Clients, qui s’appuie sur 1 800 entrevues en personne avec des dirigeants d’entreprises et de technologies du monde entier le confirme : au niveau mondial 31% des sondés citent le changement climatique et la durabilité comme ayant un impact important sur leur organisation, plaçant cet item au quatrième rang, en France il est en seconde place avec 43% des entreprises qui considèrent l’impact comme fort.

Les besoins grandissants d’exploitation des données, boostés par l’IA d’une part et l’exigence d’une sobriété numérique d’autre part, c’est la contradiction Data / Green IT.

Pour en savoir plus sur "la voix de nos clients"

Justesse et Sobriété de votre solution Data

Cette augmentation exponentielle des volumes de données générées et traitées s'accompagne d'une utilisation massive des infrastructures informatiques telles que les centres de données et les réseaux, qui consomment une quantité croissante d'énergie. Le stockage de données, souvent redondantes ou inutilisées, contribue également à une empreinte carbone importante.

La problématique principale réside dans la consommation énergétique excessive liée aux processus de traitement et de stockage des données. Chaque requête, chaque algorithme exécuté, sollicite une puissance de calcul qui nécessite des ressources matérielles et énergétiques. À grande échelle, cette demande génère une pression considérable sur l'environnement, notamment par les émissions de CO2 dues à la consommation électrique des serveurs.

De plus, cette surconsommation de ressources est souvent invisible, car les infrastructures sont externalisées ou délocalisées dans des centres de données distants. Cette opacité renforce le problème, car elle rend difficile la prise de conscience de l’impact réel de nos usages numériques au quotidien.

Il y a néanmoins des évidences

Lorsqu’on examine l’impact environnemental de la gestion des données, plusieurs constats essentiels se dégagent. Ces points illustrent les défis majeurs auxquels l'industrie de la data fait face en termes de durabilité :

  1. Consommation énergétique des centres de données : L’augmentation exponentielle des volumes de données entraîne une forte demande en électricité, et les centres de données sont devenus des contributeurs majeurs aux émissions de CO2.
  2. Stockage non optimisé : Une grande partie des données stockées est redondante ou inutile, ce qui engendre une surconsommation de ressources pour maintenir des informations qui ne sont pas toujours nécessaires.
  3. Algorithmes énergivores : Les traitements, particulièrement ceux utilisés en intelligence artificielle, nécessitent une puissance de calcul très élevée, augmentant ainsi la consommation énergétique.
  4. Sous-dimensionnement des serveurs : Les serveurs, souvent sollicités au maximum de leur capacité pour traiter ces volumes de données, ne sont pas toujours optimisés pour minimiser leur impact environnemental.
  5. Opacité des infrastructures externalisées : Avec l'externalisation des infrastructures vers des solutions cloud, les entreprises perdent de vue leur consommation énergétique réelle, rendant difficile la gestion de leur empreinte écologique.
  6. Impact difficile à mesurer : L’absence de visibilité sur les infrastructures externalisées complique l’évaluation précise de l’empreinte carbone des entreprises.
  7. Faible prise de conscience environnementale : Dans de nombreuses organisations, l'optimisation des coûts et des performances prime souvent sur la durabilité, ce qui retarde la mise en place de stratégies écologiques efficaces.

Ces constats soulignent les défis critiques de la gestion des données en matière de durabilité, tant sur le plan de la consommation que sur celui de la sensibilisation.

Des solutions pour concilier Data et Green IT                                 

Face aux défis environnementaux de la gestion des données, il est crucial d'adopter des solutions concrètes pour réduire l'empreinte écologique. Chez CGI, nous nous inscrivons depuis longtemps dans cette trajectoire avec une labélisation Numérique Responsable de niveau 2 et une expertise que nous mettons au service de nos clients. Les solutions pour concilier Data et Green IT :
Label Numérique Responsable - Niveau 2
  1. Optimisation des centres de données : Moderniser les infrastructures des centres de données en intégrant des technologies écoénergétiques, comme des systèmes de refroidissement passifs ou des panneaux solaires. Cela permet non seulement de réduire la consommation d'électricité, mais aussi de diminuer les émissions de CO2 associées à leur fonctionnement.
  2. Nettoyage des données : Mettre en place des processus réguliers pour identifier et supprimer les données obsolètes ou redondantes. Cela peut inclure des audits de données pour garantir que seules les informations nécessaires sont stockées, ce qui allège le stockage et améliore l'efficacité des systèmes.
  3. Conception durable : Agir dès la phase de conception, qui représente environ 60 % des impacts environnementaux, en intégrant des pratiques d'éco-conception. Cela implique de créer des systèmes plus légers et plus efficaces, favorisant des architectures qui réduisent le besoin en ressources tout en maintenant une performance optimale.
  4. Algorithmes plus efficients : Développer des algorithmes optimisés qui nécessitent moins de puissance de calcul et d’énergie pour fonctionner. Par exemple, en utilisant des méthodes de compression de données ou en adoptant des modèles d’apprentissage automatique moins gourmands en ressources, il est possible de réaliser des économies significatives.
  5. Piloter les usages : Sensibiliser les utilisateurs aux pratiques numériques durables et mettre en place des outils pour piloter et monitorer les usages des ressources. Cela permet d’identifier les comportements énergivores et d’adopter des habitudes plus responsables, contribuant à une gestion plus efficace des ressources.
  6. Virtualisation des serveurs : Utiliser la virtualisation pour maximiser l’efficacité des infrastructures. En consolidant plusieurs serveurs virtuels sur un même matériel physique, il est possible de réduire la consommation d'énergie, d'optimiser l'espace physique et de diminuer les coûts opérationnels.
  7. Choix de fournisseurs responsables : Sélectionner des fournisseurs de cloud qui s’engagent dans des pratiques durables et transparentes. Cela inclut la recherche de partenaires qui utilisent des énergies renouvelables et qui publient des rapports détaillés sur leur consommation énergétique et leurs efforts en matière de durabilité.

Ces solutions permettent d’allier performance et durabilité dans la gestion des infrastructures de données, tout en ayant un impact positif sur l’environnement.

Chez CGI, nous avons à cœur de former l’ensemble de nos équipes à l’écoconception, nous avons déjà formé environs 1900 personnes sur « les enjeux de compréhension du lien entre le réchauffement climatique et le numérique ».