CGI s’entretient avec Volker Römmeler, responsable du projet Smart : régions et transformation numérique, Volkswagen.
L’utilisation des véhicules se développe graduellement et il existe des services numériques pour tout ce qui en découle, de la planification de l’itinéraire au déplacement jusqu’au paiement du trajet. Cet article du magazine Ratkaisu* explique dans quelle mesure cette conception deviendra réelle avant la fin de ce siècle.
Les villes sont en proie à une congestion de la circulation et à une mauvaise qualité de l’air, tandis les routes principales connaissent de gros embouteillages. Bien que l’on cherche à alléger ces bouchons par des restrictions et des interdictions de circulation, des villes pionnières ont commencé à s’attaquer au problème en innovant. L’objectif est d’organiser l’avenir de la circulation routière autour de solutions et de services numériques. Des projets sont en cours à Helsinki et dans plusieurs grandes villes européennes.
« Nous nous trouvons dans une situation où nous devons envisager et réorganiser l’avenir de la circulation routière. Il n’en va pas pas seulement des services, des technologies et des infrastructures, mais aussi de l’approche que les villes ou les régions encore plus étendues adoptent pour promouvoir le transport harmonieux des personnes et des marchandises », a expliqué Volker Römmeler, responsable du projet Smart : régions et transformation numérique, Volkswagen.
Volkswagen étend son service de covoiturage WeShare à Hambourg et à Berlin. Dans un premier temps, plus de 1 000 voitures de types e-Golf et e-up! commenceront à circuler dans les rues de la ville portuaire du nord de l’Allemagne. Les premiers véhicules de type ID.3 seront également intégrés au service en 2020, autant à Hambourg qu’à Berlin. (Depuis la publication initiale de cet article, Volkswagen a annoncé l’expansion de WeShare en Europe. Pour en savoir davantage : https://www.volkswagenag.com/en/news/2020/01/WeShare.html [en anglais])
Solutions de rechange au taxi et au transport en commun
La ville de Hambourg aspire à jeter les bases de l’avenir du transport en réduisant les émissions, en adoptant de nouveaux services de mobilité et en recueillant des données pour le développement des moyens de transport. Elle a notamment collaboré avec Volkswagen pour mettre à l’essai les fonctions de conduite et de stationnement autonomes ainsi que les voitures MOIA (en anglais). Entièrement électriques, ces fourgonnettes de Volkswagen transportent des passagers classés dans le service de covoiturage afférent en fonction de leur destination. Les clients utilisent une application pour commander une voiture MOIA à une halte virtuelle et, en moyenne, paient un prix qui se situe entre le tarif du transport en commun et celui d’un trajet en taxi.
De nouveaux services comme MOIA sont importants, mais M. Römmeler est d’avis que l’électrification des véhicules, qui réduit les émissions de gaz à effet de serre, est tout aussi primordiale. Cependant, pour atteindre avec succès les objectifs écologiques, des infrastructures de recharge pour les voitures électriques s’imposent, et leur développement ne fait que commencer dans de nombreuses villes. Il faudra également aux villes intelligentes de l’avenir des moyens de communication à haute vitesse, des données et la capacité à en tirer pleinement profit.
Grâce au service MOIA, les clients se déplacent facilement en voiture électrique à un prix qui se situe entre le tarif du transport en commun et celui d’un trajet en taxi.
« Nous devons adopter une approche globale des défis liés au transport. Il ne s’agit pas seulement du transport de personnes et de marchandises, mais aussi de données. Il nous faut des algorithmes, des plateformes de données ouvertes propres à chaque ville et des analyses pour traiter ces données. Voilà les défis que nous souhaitons relever de concert avec nos collaborateurs. CGI est un puissant catalyseur, en particulier lorsqu’il s’agit d’intégrer diverses technologies », a expliqué M. Römmeler.
Des voitures autonomes circulent sur les routes grâce aux réseaux à haut débit et à l’apprentissage automatique
Les connexions de communication de données et leur piètre qualité sont considérées comme un frein au développement des villes intelligentes et du transport intelligent. Il n’est donc pas étonnant que les attentes à l’égard de la 5G soient élevées. Selon M. Römmeler, les possibilités offertes par la 5G en matière de transport n’ont été étudiées en bonne et due forme que récemment, pour la toute première fois, de sorte qu’à ce stade, il est difficile d’anticiper de manière précise les répercussions concrètes de cette technologie. On sait toutefois que la 5G et les modèles d’apprentissage automatique qui interprètent la circulation routière amélioreront les flux de données entre les véhicules et les différentes plateformes. Cette optimisation sera très importante pour la fluidité de la circulation, la sécurité routière et l’émergence de véhicules autonomes.
M. Römmeler souligne que même si les gens posséderont encore des voitures, il y aura des changements importants en termes de possession et de gestion de véhicules. Pour beaucoup de gens, la MaaS (mobilité en tant que service) et les services connexes s’avèrent plus importants que d’avoir leur propre voiture ou l’insigne d’une marque en particulier sur leur capot. On verra donc l’émergence de tout nouveaux modèles d’affaires interentreprises (B2B) et orientés client (B2C). « Les clients qui ont recours aux services de transport cherchent à se rendre d’un endroit à l’autre rapidement et facilement », a-t-il déclaré.
Les trois pierres angulaires de la circulation intelligente :
- nouveaux services de transport;
- connexions de communication de données rapides;
- utilisation des données.
*Le magazine Ratkaisu est publié plusieurs fois par année par CGI en Finlande.