Avec un ultra haut-débit qui peut aller jusqu’à 10 Gb/s, une latence d’un m/s, et un million d’appareils simultanément connectables sur une surface d’un km², la 5G constitue assurément une rupture technologique et offre d’immenses perspectives à l’industrie car elle répond à ses enjeux en matière d’IoT (Internet of Things). Si les industriels ne doutent plus des gains de productivité rendus possibles par la 5G, des freins doivent néanmoins encore être levés pour que son usage soit généralisé dans le secteur.
La sécurité, défi n°1
Le premier défi, primordial pour la viabilité de la 5G, consiste à garantir la sécurité du réseau, les objets connectés étant la porte d’entrée privilégiée des cyberattaques. Un réseau mobile comporte plus de risques qu’une connexion filaire car il se propage plus largement et peut être piraté sans accès physique. Les risques de fuites de données sensibles, de pannes de systèmes ou d’attaques industrielles sont réels et causeraient de lourdes pertes aux entreprises. Pour pallier ce risque, le protocole de gestion à distance LwM2M (Lightweight Machine-To-Machine) de l’Open Mobile Alliance, qui s’appuie sur d’autres spécifications comme les Smart Objects de l’alliance IPSO[1] ou le Protocole d’Application Contrainte de l’IETF[2] apporte une solution sécurisée de bout-en-bout. Le protocole gère le cycle de vie d’un objet connecté du début à la fin.
Des investissements colossaux
D’autre part, les coûts représentent la deuxième préoccupation des industriels. Ceux-ci multiplient les partenariats avec les opérateurs de télécommunication via la création de pilotes sur de nombreux cas d'usage (Orange avec Schneider Electric ou Lacroix Electronics par exemple)[3]. Cependant, les investissements requis pour une utilisation optimale de la 5G sont colossaux en raison de la refonte nécessaire des systèmes d’information. Les appareils sont aujourd’hui coûteux car produits à petite échelle, ce qui ralentira de facto les délais d’adoption de la 5G. Celle-ci s’étendra progressivement à toute la chaine de production au fur et à mesure que les coûts deviendront abordables.
Normaliser la technologie
La standardisation des normes, de même que la maintenabilité, l’évolutivité et l’opérabilité des premiers investissements constituent un troisième défi. Pour y répondre, l’organisme 3GPP (3rd Generation Partnership Project), qui regroupe sept agences mondiales de standardisation, précise progressivement les spécifications techniques de la 5G. La 16ème version, publiée cet été, détaille son implémentation par les industriels. Les améliorations portent notamment sur les protocoles pour les fonctionnalités de type LAN (réseaux locaux), l’IoT et notamment pour l’IoT appliqué au secteur industriel afin d’augmenter la fiabilité de la transmission, de la connexion en zones surchargées[4], l’architecture pour s’interfacer avec les serveurs applicatifs ainsi que le network slicing qui découpe le réseau en temps réel selon les besoins.
Une véritable technologie de contrôle industriel
La 5G, qui repose sur cinq piliers (débit, latence, qualité de service, densité d’équipements et consommation d’énergie) va transformer le réseau mobile en véritable technologie de contrôle industriel. Alors que le cabinet IDC évoque un milliard de connexions 5G en 2023, la question n’est plus de savoir si, mais quand la 5G apportera sa pleine valeur à l’industrie de demain.
[1] Internet Protocol for Smart Objects
[2] Internet Engineering Task Force
[3] https://www.usine-digitale.fr/article/realite-augmentee-et-robot-de-telepresence-ce-que-font-orange-et-schneider-electric-avec-la-5g.N1010164
[4] Massive MIMO : Multiple Input Multiple Output