Obligatoire pour certaines familles de produits depuis le 1er janvier 2021, l’indice de réparabilité doit être représenté par une note sur 10, évaluant la facilité de réparer un produit en cas de dysfonctionnement survenu en dehors de la période de garantie légale. Prévu par la loi AGEC, cet outil a pour objectif de lutter contre l'obsolescence programmé ou non, en informant le consommateur sur le niveau de réparabilité d’un produit au moment de son achat et ainsi allonger sa durée de vie et d’utilisation.
A partir de 2025, l’indice de réparabilité des produits électroniques se transformera en indice de durabilité pour les téléviseurs en janvier prochain et pour les lave-linges en avril de la même année. L'indice de durabilité reprend les critères de calcul de la réparabilité et est complété par une évaluation de la résistance du produit à l'usure ou encore l'accès à des informations de maintenance et d'entretien. Ce nouvel indicateur apporte plus de transparence aux consommateurs sur la fiabilité et la longévité des produits avant même l’acte d’achat. Cette réglementation s’étendra aux lave-vaisselles, aspirateurs, tondeuses à gazon et nettoyeurs haute pression dans un second temps.
Au-delà de la notation sur 10, au moment de l’achat, le vendeur ou, le cas échéant, le fabricant, doit être en mesure de communiquer la grille de notation ayant permis de déterminer l’indice de durabilité. Il a également pour obligation d’afficher la note de l’indice à proximité du prix au moment de l’acte d’achat. Pour la vente en magasin, cela signifie un affichage du pictogramme en rayon. Pour la vente en ligne, le pictogramme doit être affiché sur l’ensemble des pages amenant à l’achat du produit concerné, de manière lisible sur l’écran, à proximité du prix et avec une taille de caractère équivalente à celle du prix. Pour les fabricants, l’objectif est incitatif : mieux produire tout en continuant à pousser les consommateurs à se tourner vers la réparation afin d’éviter le gaspillage des ressources.
Allonger la durée de vie d’un produit permet de réaliser des économies d’ordre financier bien sûr mais également de CO2 grâce aux impacts évités pour la fabrication d’un produit neuf. En effet, la fabrication d’un produit électronique représente 80% de son impact environnemental. Et selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), un Français produit en moyenne 20kg de déchets électriques par an. L’allongement de la durée de fonctionnement d’un produit, et donc la diminution de son taux de renouvellement est l’un des leviers clés pour réduire l’impact environnemental de notre consommation. Par exemple, faire réparer un téléviseur permet de réaliser une économie de 90 kg CO2, soit l’équivalent de 350 kilomètres en voiture.
Ces nouvelles réglementations dites environnementales constituent également des opportunités business. La réparation en est une parfaite illustration comme le montre Fnac-Darty à travers la mise à disposition d’un service de réparation de produits via un modèle d’abonnement. « Darty Max », c’est son nom, propose en effet une formule réparation tout compris pour l’ensemble des appareils (selon la formule choisie) au sein du foyer pour des produits achetés ou non chez Fnac-Darty. Cette offre a été accueillie très favorablement par les clients, plus d’un million de foyers ont d’ores et déjà souscrit un abonnement selon les chiffres communiqués par l’enseigne.
La mise en place de l’indice de durabilité est un enjeu important pour les fabricants et pour les enseignes. Il permet de promouvoir la fiabilité des produits et de renforcer la confiance des consommateurs en leur apportant toujours plus de transparence. Les réglementations environnementales sont également des opportunités pour les enseignes de consolider leur image de marque auprès de clients toujours plus exigeants, en particulier sur les problématiques ESG.