En consacrant un tiers de son plan de relance à la transition énergétique, la France souhaite décarboner en partie les secteurs de l’industrie, de l’énergie, des transports, des déchets et de l’agriculture.
Mais l’ambition est également, à travers la feuille de route 2028 de la PPE, d’accélérer la transition énergétique et d’équilibrer son mix en portant la part du nucléaire à 50% et celle des énergies renouvelables à un tiers d’ici 2035.
Une révolution sans précédent
Une ambition forte, qui passera par le développement de l’électricité verte et des énergies renouvelables. Selon la dernière étude de l’IRENA, « toutes les technologies renouvelables devraient effectivement être compétitives par rapport aux énergies fossiles à partir de 2020 ». Une première dans le monde de l’énergie qui démontre qu’on assiste à une révolution sans précédent, et qui, placera dans les années à venir, l’énergie renouvelable devant l’énergie fossile, amenant de nouveaux acteurs et renforçant inévitablement la concurrence.
Pour les acteurs de ces secteurs, il est donc crucial d’innover pour répondre aux nombreux défis parmi lesquels le développement de l’énergie verte, l’ouverture des marché suite à la fin des tarifs réglementés en France, l’auto consommation, le stockage, la gestion de l’effacement, l’explosion des nouvelles technologies (IA, IoT, digital twin, etc.) qui viennent bousculer les modalités d’interactions client - fournisseur.
Trois typologies d’innovation
Pour faire face à la profonde mutation du marché et à la période post COVID 19, les acteurs de l’énergie doivent être capables de maîtriser parfaitement et quasi-simultanément trois types d’innovation :
- L’innovation visant à accroitre la capacité de l’offre par la création et le développement de nouvelles sources d’énergies renouvelables (biomasse, piles à combustible, géothermie, hydrogène, vagues et marée, solaire et éolien) tout en en étant capable de renforcer l’efficacité énergétique,
- L’innovation par les technologies avec l’objectif d’améliorer l’efficacité énergétique, c’est-à-dire de réduire la consommation d’énergie avec une application notamment industrielle (échangeurs de chaleur, pompes à chaleur, moteurs Stirling et technologies de récupération des pertes de chaleur),
- L’innovation de produit qui implique des transformations dans l’organisation et la commercialisation des offres ou services énergétiques.
Créer les nouveaux usages énergétiques de demain
Face à la crise sanitaire, les organisations ont dû se réorganiser et fortement travailler leur adaptabilité. La technologie devient, plus que jamais, un avantage compétitif pour les acteurs de l’énergie qui devront disposer d’une stratégie d’innovation claire et adaptée afin de créer les nouveaux usages énergétiques de demain et stimuler l’appétence utilisateur.
Pour cela, les organisations devront intégrer dans leur stratégie d’innovation :
- Le réalignement de la vision autour du collectif avec la définition d’objectifs communs et d’une stratégie et trajectoire à long terme (moyens et solutions à mettre en œuvre afin d’atteindre cet objectif)
- La modification en profondeur de la proposition de valeur pour réévaluer la position de l'entreprise dans son écosystème, optimiser les processus stratégiques et réinventer des nouveaux services de différentiation par :
- L’amélioration de l’outil de production à travers une innovation continue et dans le cadre d’une transformation digitale
- Les innovations de rupture type « Océan Bleu » : la plupart émergent en dehors des grands groupes. Ceux-ci sont donc obligés de sonder l’environnement (concurrents, partenaires…) pour identifier ce qui se fait de mieux sur le marché afin de favoriser les initiatives suivantes :
- Appel à projets, concours d’Innovation, hackaton
- Incubation (financement, appui méthodologique, mise en contact) avec startups
- Acculturation interne (Agile, Lean-Startup, POC, intrapreunariat)
- La dotation d’un véritable « plan de continuité économique », ou de manière dégradée, d’amortisseurs de crise, avec des outils permettant à l’organisation de piloter, de prévoir et d’anticiper les difficultés.
Une révolution est en cours et face aux mutations apparues et accélérées par la crise, c’est l’économie même des filières énergétiques qui est bouleversée. Les acteurs ne survivront que par l’adaptation des business models aux nouveaux enjeux et une étude de repositionnement sur la chaine de valeur.
Se réinventer et faire partie des entreprises leaders de demain face aux nouveaux entrants ne se fera qu’au travers d’une stratégie d’innovation durable.