Le secteur de l’assurance accélère la modernisation de son IT. Pour cela, les entreprises du secteur se tournent vers le best of breed. Le principe ? S’appuyer sur le meilleur des briques progicielles pour évoluer vers un un SI moderne. Il y a urgence…
« Construits il y a 10 ou 15 ans, les systèmes d’informations des compagnies d’assurance sont aujourd’hui confrontés à un enjeu majeur. Ils doivent se moderniser au pas de charge face aux évolutions massives que connaît le secteur » résume Olivier Roubertie, vice-président Assurances chez CGI. Cette pression pour moderniser rapidement les applications, 63 % des décideurs disent la ressentir selon le dernier baromètre publié par CGI*.
Dans les faits, trois grandes tendances obligent les DSI de l’assurance à revoir leurs applications et plus généralement leur SI :
- L’évolution de leurs offres produits qui nécessitent de la souplesse et de la modularité : face aux nouveaux usages, les assureurs revoient leurs offres et leurs contrats et y incluent des services rendus possibles notamment par l’exploitation des objets connectés.
- L’évolution des réglementations de plus en plus lourdes et complexes : l’entrée en vigueur récente de l’accord Solvabilité II contraint les compagnies d’assurance à mieux connaître et tracer leurs données.
- La maîtrise des coûts, notamment de maintenance oblige les assureurs à rationaliser systèmes applicatifs.
« Le défi est immense pour les assureurs : il leur faut maintenir le legacy, continuer à faire vivre des millions de contrats anciens mais actifs et, dans le même temps, moderniser très vite les applications pour s’adapter aux nouveaux produits du marché » détaille Olivier Roubertie.
Le best of breed, moteur de la modernisation IT
Face à ces challenges, les compagnies d’assurance misent largement sur la méthode du best of breed ou « meilleur de sa catégorie ». À l’image de la banque, elles adoptent des progiciels du marché ou refondent leurs applications pour moderniser à grande vitesse leur SI. Concrètement, les assureurs choisissent de remplacer, de rénover ou d’ajouter de nouvelles briques à leur SI, au fur et à mesure de l’évolution des besoins métiers dans le cadre d’un schéma d’architecture prospectif et puissant. Comme par exemple mettre en place un module dédié à la gestion déléguée qui viendra compléter le SI de gestion existant sans avoir à refondre la totalité ce SI. « Peu à peu, les assureurs sont sortis de la logique du big bang (c’est-à-dire la refonte brutale et monolithique du SI), chère et peu sûre. Ils se tournent désormais vers cette approche best of breed qui leur assure un retour sur investissement rapide avec des nouveaux services et produits déployés plus rapidement. »
Anticiper les grandes innovations à venir
Mais, selon Olivier Roubertie, le principal avantage de l’approche best of breed est ailleurs. « Nous sommes au tout début du big data et de l’Internet des objets dans le secteur (IoT). La méthode consistant à prendre le meilleur des briques disponibles sur le marché permet aux assureurs de disposer d’un SI plus souple qui saura s’adapter – en temps voulu – à l’intégration des objets connectés et à l’analyse des données qui en découle » estime Olivier Roubertie. L’IoT représente d’ailleurs déjà une forte tendance pour 48 % des décideurs interrogés par CGI en 2015. Il y a quelques mois, Direct Assurance a ainsi lancé un boîtier connecté recueillant les données des jeunes conducteurs pour qu’ils puissent analyser et améliorer leur conduite. À l’instar de la méthode best of breed, l’offre YourDrive a choisi de construire ses propres briques pour compléter le SI existant et le rendre donc plus agile.
Axa, de son côté, s’est associée au fabricant Withings dans le domaine de la santé connectée. Alors que certains prédisent déjà une « ubérisation » de l’assurance, les DSI du secteur anticipent donc la concurrence à venir en utilisant le best of breed. L’objectif final ? Accélérer la mise à disposition des outils pour les directions métiers afin de se différencier des concurrents sur le marché.
* Enquête annuelle CGI « La Voix de nos clients », réalisée auprès de 965 décideurs.