Alors qu’elles peuvent représenter jusqu’à 40 % des volumes des systèmes d’information, les lignes de code source inutilisées démultiplient les coûts de fonctionnement supportés par la DSI. Une problématique à laquelle le secteur public est particulièrement exposé.
Préoccupation récurrente de la DSI, la dette technique hante les systèmes d’information des entreprises, toutes tailles confondues. Ces lignes de codes morts, ces applications abandonnées mais toujours actives font – au final – une seule victime : les budgets informatiques avec des coûts de maintenance en hausse, au détriment des investissements.
Une réalité particulièrement prégnante dans le secteur public : « On estime qu’entre 20 et 40 % de l’existant SI (code source, application, architecture, infrastructure) des collectivités et de l’État sont constitués d’éléments inutiles (codes morts, redondance logicielle, optimisation d’infrastructure…) mais qui génèrent toujours des coûts de fonctionnement » détaille Xavier Torpe, directeur en charge de l’offre IT Modernisation chez CGI.
Le secteur public, victime numéro un de la dette technique
Selon le cabinet Gartner, les collectivités et institutions publiques ont même dépensé en 2014 jusqu’à 75 % de leur budget informatique pour la maintenance du SI, soit le pourcentage le plus élevé de tous les secteurs d’activité. « Cette dette plus importante du secteur public s’explique par le fait que les systèmes d’information de l’État se sont construits très tôt avec une immense diversité
d’applications, de fonctionnalités, de services et d’échanges interapplicatifs. Une collectivité peut en effet dénombrer jusqu’à 200 métiers avec autant de besoins informatiques. Sans compter que chaque institution est en relation avec de nombreux services d’État, conseils régionaux, ministères ou agences, ce qui ajoute un niveau de complexité. » souligne Xavier Torpe.
La visualisation du SI, première étape vers une maîtrise de la dette
Or, dans le même temps, les DSI du secteur entendent moderniser leurs applications pour répondre aux nouveaux usages des citoyens (mobilité, open data, IoT). Il s’agit de la priorité informatique numéro un pour 64 % décideurs du secteur interrogés par CGI*.
Dès lors, comment concilier cet impératif de modernisation et ce lourd legacy ? Pour Xavier Torpe, les stratégies des DSI doivent avant tout commencer par une cartographie de l’existant : « Avec une vision claire du portfolio d’applications, les DSI sont en mesure d’analyser et d’identifier les économies possibles pour ensuite affecter ces budgets à des projets plus innovants ». Ainsi, l’erreur serait de moderniser à l’aveugle en ajoutant de nouvelles applications par petites touches qui accentueraient au contraire la dette technique globale. « Il s’agit d’adopter une véritable gouvernance de son portfolio d’applications grâce à un recensement systématique des outils et de leurs interdépendances. Ensuite, les DSI peuvent mettre en œuvre une visualisation claire et efficace de leur SI, au travers de l’évaluation des applications et de leur code ». En somme, la visualisation du portfolio applicatif prévient en amont l’apparition de la dette.
* Enquête annuelle CGI « La Voix de nos clients », réalisée auprès de 965 décideurs.