Valorisation et monétisation des données : le couple gagnant de l’Innovation
La transformation fait partie de la vie de chaque entreprise qu’elle soit d’ordre financier, économique, organisationnel, humain, digital ou désormais sur le plan de l’Information.
Mais, au cœur de cette transformation, pourquoi l’information et la donnée sont-elles considérées comme les actifs les plus précieux de toute entreprise ? Pourquoi la gestion de la donnée est-elle une composante clé de l’Innovation ?
L’information comme actif stratégique de l’entreprise
L’assertion « Data is a business asset » n’est pas nouvelle et date même de plusieurs décennies. Les directions générales ont désormais conscience que la valeur de la donnée doit s’insérer au cœur même du métier de l’entreprise.
L’enjeu réglementaire met également l’Information sous le feu des projecteurs. Cela se voit particulièrement au sein des institutions financières. Qu’elle soit elle-même objet d’une réglementation ou un moyen de piloter la conformité par rapport à une réglementation, la donnée se positionne comme précurseur et pilier fondamental pour répondre aux recommandations imposées par les régulateurs comme les principes BCBS 239 ou le règlement général de protection des données (RGPD). Que faut-il en retenir ? La donnée est devenue un actif tellement important qu’il a été jugé nécessaire et impératif de mettre en place des normes et réglementations afin de la contrôler.
La donnée se présente également comme un levier de pilotage de plusieurs fonctions support, dont les risques, la finance, la conformité, ressources humaines, etc. À titre d’exemple, une Direction des Ressources Humaines aspire à piloter de manière transparente les processus de mobilités internes ou externes de ses salariés. Sur le volet Processus d’Entreprise, un « référentiel organisationnel » d’une banque servira non seulement à modéliser son organigramme, mais aussi à déceler des anomalies organisationnelles, notamment le chevauchement de départements de l’entreprise sur un même périmètre métier.
Valorisation de la donnée au service de l’innovation organisationnelle
La donnée étant reconnue à juste titre comme un actif et une ressource stratégique de l’entreprise, il est indispensable de la valoriser via de nouveaux services créateurs de valeurs.
C’est ainsi qu’une nouvelle fonction - le Data Office - a vu le jour. Cette structure vise à mieux gouverner la donnée en mettant en place les ressources humaines, organisationnelles et technologiques au service du patrimoine informationnel de l’entreprise, afin d'en ressortir la réelle valeur de la Data par le développement de nouveaux produits et de nouvelles activités.
Réponse concrète, de petites structures – communément appelées Data Labs - voient le jour au cœur des grandes entreprises.
La valorisation de la donnée peut aussi s’illustrer avec une meilleure maitrise du risque, via la personnalisation des produits financiers selon le profil du client final. Nous pouvons donc imaginer une flexibilité de la tarification – pay as you behave. Une autre plus-value potentielle serait la mise en place de modèles prédictifs pour détecter de nouveaux cas de fraude. Cela permet non seulement de réduire les délais d’investigation - des dossiers d’indemnisation de sinistres par exemple -, mais de faire aussi des économies en évitant de débourser des primes sur des déclarations frauduleuses.
En outre, il sera également possible de répondre à des problématiques de marketing comme notamment dresser un catalogue de cadeaux de fidélité orientés autour des centres d’intérêts du client. En effet, une analyse transactionnelle des données bancaires du client mettant en exergue un intérêt pour une thématique d’articles (par exemple les livres, ou les produits high-tech) pourrait donner lieu à une récompense d’ancienneté plus ciblée et personnalisée, et ainsi catalyser la fidélisation des clients.
La Data reste avant tout une culture à s’approprier
Le challenge majeur demeure l’adhésion de l’ensemble des collaborateurs dans une vision d’entreprise orientée Data.
Comme tout processus d’acculturation, 3 phases nécessaires à la bonne suite de ce dernier se présentent : le décalage, la résistance et l’intégration.
Naturellement, tout décalage et écart de culture entraînera une résistance à niveaux disparates, selon le degré de maturité et la conviction de chacun des acteurs de l’entreprise et ce, avant une intégration progressive dans une culture orientée data. Ce sera au Chief Data Officer ainsi qu’à son réseau de mener une conduite du changement fluide et limpide, à travers des ateliers, formations, séminaires ou autres moyens ludiques.
Charge aux responsables métiers de diffuser enfin, au sein de leurs lignes métier respectives, cette nouvelle culture et d’appliquer les bonnes pratiques qui en découlent.