Finies les tergiversations. Banquiers et assureurs se lancent désormais dans les premières expérimentations grandeur nature de la blockchain. Mais quelles sont les applications concrètes d’une telle technologie ?
Le potentiel de la blockchain pour la banque et l’assurance est considérable. Imaginez des transactions automatisées, sécurisées, certifiées, infalsifiables, fluides, en quasi temps réel et à bas coûts. « L’infrastructure bancaire de demain va se reposer, sans conteste, sur des blockchains qui vont réduire les coûts, améliorer la réactivité des systèmes d’information et optimiser la sécurité des échanges », augure Frédéric Dalibard, Responsable du digital de la Banque de Grande Clientèle chez Natixis.
Tous les métiers de la banque et de l’assurance concernés par la blockchain
Si les opportunités pour le monde des paiements apparaissent claires – après tout, la première application de la technologie reste la crypto-monnaie bitcoin –, la blockchain ouvre également un champ des possibles extraordinaire pour l’ensemble des métiers de la banque et de l’assurance. En partageant une base de données certifiée par la blockchain, les organisations ont les moyens de mieux connaître leurs clients pour authentifier plus facilement et plus rapidement les échanges, vérifier les signatures automatiquement ou prouver la véracité d’une information. Un moyen efficace de réduire considérablement les risques de fraude ou d’établir des smart contracts rapides et sécurisés pour les assureurs.
Des transactions bancaires à la gestion des titres
De même, les swaps de taux d’intérêt (produit financier consistant à échanger un taux d’intérêt fixe contre un taux variable) s’en verraient grandement facilités. Avec une technologie blockchain, les deux parties échangent en temps réel sans besoin de tiers de confiance. Même son de cloche du côté du financement du commerce international (ou trade finance) qui implique une grande diversité d’acteurs dans plusieurs pays. Et c’est sans parler de la gestion des titres qui gagnerait en vitesse et en sécurité grâce à une traçabilité sans faille.
La blockchain sur les rails
Au-delà de la théorie, où en sont les applications concrètes de la blockchain ? Dans le domaine des transactions tout d’abord, les initiatives se multiplient. Le « projet zéro », mené avec le consortium R3, est parvenu à faire échanger des unités de la crypto-monnaie ether entre plus de onze banques, chacune se constituant en nœud d’une blockchain privée.
Le consortium a ensuite poursuivi son travail d’expérimentation comme le relate le responsable du digital de la Banque de Grande Clientèle de Natixis : « Nous avons modélisé un produit de type Commercial Paper sur plusieurs technologies de blockchains (Ethereum, Chain.com, IBM, Intel et Eris) avec un cahier des charges standardisé. L’objectif ? Tester la robustesse, la scalabilité et l’interface proposée par chaque technologie. Les résultats nous ont permis d’évaluer chacune d’entre elles pour commencer à avoir des réponses quant à laquelle sera la plus adaptée à tel ou tel cas d’usage. » Loin de se précipiter, les acteurs des services financiers avancent donc de façon pragmatique vers cette nouvelle technologie prometteuse.