Nouvel eldorado technologique, les objets connectés font peu à peu leur entrée dans les offres des assureurs s’imposant comme la disruption qui bouleversera leur modèle économique. De l’habitation à la santé en passant par les transports, quels sont les grands défis et opportunités induits par l’IoT, qui conditionneront l’assurance de demain ?
Réinventer l’assurance dans un contexte concurrentiel effréné
L’Internet des Objets aide avant tout les assureurs à opérer l’indispensable mutation de leur métier traditionnel. Le défi consiste ici à passer d’une logique d’indemnisation et de contractualisation à une logique de prévention mais aussi de contrôle fin et moins intrusif.
Dispositifs de maintenance prédictive, Pay as you drive, optimisation des interventions d’assistance, applications de coaching, de monitoring,… sont autant de services basés sur l’IoT qui leur permettront de bâtir une relation client continue et proactive et d’affirmer ainsi leur posture d’organismes protecteurs. Si ce virage est essentiel c’est que sur le marché de l’assurance du futur se disputent de plus en plus d’acteurs (grands industriels, start-ups, équipementiers, géants du web,…) qui multiplient les initiatives et rivalisent de créativité dans chacun des domaines du secteur.
Capitaliser sur la légitimité de l’assureur et la confiance des consommateurs
Pour se démarquer face aux nombreuses entreprises qui souhaitent prendre part à la révolution IoT, les assureurs bénéficient d’un atout de taille. Partenaires historiques de confiance, les assurés les associent souvent naturellement aux sujets inhérents à la protection. Ils ont ainsi toute légitimité à proposer et à porter sous leur marque des offres autour des objets connectés et ainsi renforcer leur positionnement de conseil et de prévention au-delà de la gestion des sinistres. Un bémol tout de même sur la question de la confiance. Bien que tentés par l’usage d’objets connectés dans leur assurance auto, habitation ou santé, les consommateurs émettent certaines réserves notamment sur l’utilisation de leurs données personnelles collectées. Les assureurs devront donc trouver le bon dosage en termes de proposition de valeur. Il s’agira d’offrir des services IoT transparents quant à l’utilisation faite des données, qui ne soient pas trop intrusifs et qui permettent aux assurés de conserver un certain contrôle, tout en garantissant leur sécurité.
Porter des offres à forte valeur ajoutée qui s’inscrivent dans un modèle vertueux
Les solutions IoT peuvent aider les assureurs à signer davantage de nouveaux contrats, à fidéliser plus d’assurés, à faire appliquer les meilleures pratiques de déclaration des sinistres,… mais pas uniquement ! L’heure est désormais à l’émergence d’offres de services complémentaires et supplémentaires orientés sur la prévention, non seulement pour réduire les coûts d’indemnisations mais surtout pour s’adapter à un marché en pleine révolution et optimiser au mieux sa relation client. Pour s’inscrire dans ce schéma, les assureurs doivent articuler leurs offres autour d’un modèle vertueux pour l’ensemble des acteurs concernés : assureurs, assurés et fournisseurs de services. Il s’agit là d’un triptyque à la Uber ou AirBnB plus respectueux du fournisseur de service, au sein duquel l’assureur devra faire figure de fédérateur et garder la mainmise sur la relation client. Dans ce cadre, c’est un immense champ des possibles qui s’ouvre au monde de l’assurance. Dans le domaine de l’habitation, via l’installation d’une Homebox au domicile de l’assuré, il est possible de détecter en temps réel une fuite d’eau, un début d’incendie ou encore une panne électrique. L’incident est remonté à l’assureur qui peut faire intervenir en un temps très court l’un des partenaires de son réseau (plombiers, électriciens,…) disponible à proximité et planifier l’intervention au plus vite afin de prévenir le sinistre, d’en limiter l’ampleur et de décharger l’assuré de cette tache.
Enfin, l’IoT devient un maillon essentiel de la chaine de valeur technologique qui remodèle en profondeur le secteur des assurances et favorise notamment l’essor du Big Data dont l’enjeu majeur pour les assureurs résidera tant dans l’exploitation que dans la valorisation des données récoltées. En parallèle, la technologie Blockchain émerge avec le potentiel de remettre en cause le rôle d’intermédiaire de l’assureur entre l’assuré et le fournisseur de service. Cette menace doit pousser d’autant plus les assureurs à se recentrer sur leur cœur de métier en mettant l’emphase sur « l’humain » : la compréhension des besoins particuliers de chacun, la prévention et le conseil auprès de ses assurés.