L’hydrogène, notamment l’hydrogène vert, est une solution prometteuse pour l’atteinte des objectifs climatiques et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il est donc plus important que jamais de passer à un modèle durable du marché de l’hydrogène. Les acteurs des secteurs de l’industrie, de l’énergie, de la mobilité et du chauffage domestique cherchent tous d’autres façons de réduire leur empreinte de gaz à effet de serre et leur dépendance aux combustibles fossiles. Cependant, une économie mature et durable de l’hydrogène doit reposer sur trois éléments : des mécanismes de marché efficaces, une infrastructure fiable et une utilisation diversifiée des données.

En raison de la guerre en Ukraine, la sécurité et l’autosuffisance énergétique sont devenues des thèmes stratégiques majeurs du débat sur l’hydrogène et font l’objet de vives discussions, même au-delà du secteur de l’énergie. Bien que le secteur de l’énergie ait été exclu des sanctions jusqu’à présent, les sociétés d’énergie européennes, en particulier celles qui dépendent fortement de l’énergie russe importée, investiront bientôt de plus en plus dans les énergies alternatives.

« La situation évolue constamment, mais la tendance veut que les deux tiers du gaz provenant de la Russie soient remplacés par une autre forme d’énergie d’ici un an, affirme Juha-Pekka Weckström, chef de la direction d’Helen, une société de production énergétique basée en Finlande. On souhaite que la transition se fasse rapidement. »

L’énergie éolienne crée de la valeur dans la grappe du secteur de l’hydrogène

Helen gère depuis longtemps diverses centrales d’énergies. Bien que la production d’hydrogène diffère de celle du charbon ou de l’hydroélectricité, M. Weckström est persuadé qu’elle cadre avec la stratégie globale d’Helen et qu’elle jouera un rôle important dans les activités futures.

Selon lui, il existe d’importantes occasions d’affaires en ce qui concerne l’hydrogène. « Nous avons produit beaucoup d’énergie éolienne en seulement quelques années. Toutefois, ce type d’énergie n’est pas toujours disponible et son coût est très variable, explique-t-il. Nous avons maintenant l’occasion de combiner la volatilité de l’énergie éolienne et la production d’hydrogène. Ainsi, nous pouvons produire du carburant à bas prix pour l’industrie et des tiers. » 

Bon nombre d’intervenants du marché croient que l’énergie éolienne contribue considérablement à la création de valeur dans la grappe du secteur de l’hydrogène. Toutefois, des questions fondamentales demeurent. Par exemple, quel processus de production d’hydrogène choisira-t-on? Dans quel but les clients finaux s’en serviront-ils? 

M. Weckström pense que les grands joueurs exploiteront le secteur de l’hydrogène et miseront sur une production à haut volume. « Nous nous lançons de toute évidence dans la production d’énergie éolienne à grande échelle avec un gros budget, observe M. Weckström. La production d’hydrogène, quant à elle, fera l’objet d’importants projets industriels pilotes et de partenariats, qui pourront se développer au besoin ». M. Weckström souligne que la stratégie de production d’hydrogène d’Helen en est encore à sa phase pilote.

Les occasions d’exportation futures exigent d’investir dans l’intégration

L’écosystème de l’hydrogène finlandais est manifestement un projet en phase initiale. Au cœur de ce système se trouve la grappe nationale finlandaise du secteur de l’hydrogène élaborée par des acteurs clés du marché industriel, ce qui sous-entend l’existence d’un fort potentiel d’affaires en hydrogène.

Afin qu’une transition à grande échelle et accélérée puisse être possible, le gouvernement a grandement favorisé le développement en finançant divers projets et instituts de recherche. Reste maintenant à savoir s’il y aura un marché européen de l’hydrogène et si une infrastructure de pipelines sera construite pour permettre le transport de l’hydrogène d’un endroit à l’autre (p. ex. de la Finlande au marché de l’Europe centrale).

« Les exploitants finlandais devraient tendre à jouer un rôle plus important que jamais sur le marché européen de l’hydrogène, explique M. Weckström. Tout dépend évidemment du montant que l’Union européenne et ses mécanismes de soutien seront réellement prêts à injecter dans le réseau d’hydrogène. À long terme, il est essentiel que la Finlande intègre le marché de l’hydrogène au même titre que les pays baltes et les autres pays nordiques. »

Les sources d’information et les besoins de l’économie de l’hydrogène

Les distributeurs d’électricité et de gaz naturel disposent d’infrastructures de commerce physique et numérique robustes, mais il n’existe aucun système équivalent pour gérer l’hydrogène pur. En fait, tout l’écosystème de l’hydrogène est différent, car il repose sur des processus et des modèles commerciaux de différents secteurs. 

Parmi les acteurs du marché, on peut citer les usines de production d’hydrogène pur, les entreprises de logistique de transport lourd ou de l’industrie chimique, les centrales thermiques ou même les hôpitaux qui peuvent exploiter l’oxygène généré comme sous-produit de la production d’hydrogène. Les usines de fabrication de carburant synthétique pourraient constituer un secteur d’activité à part entière, transformant l’hydrogène pur en carburant synthétique à zéro émission destiné aux moteurs à combustion interne classiques. Ce scénario pose toutefois un défi aux acteurs de la chaîne de valeur qui planifient des investissements en vue d’exploiter cette nouvelle occasion d’affaires et qui doivent optimiser leurs propres activités d’exploitation selon divers cas d’utilisation et conditions du marché. 

L’hydrogène propre peut également contribuer à stocker une grande quantité d’énergie. Par temps venteux et lorsque le tarif de l’électricité est bas, l’hydrogène devrait être produit de façon synthétique pour fournir de l’électricité à des fins de stockage et, à l’inverse, lorsque le tarif de l’électricité est élevé, l’hydrogène devrait servir à produire de l’électricité à l’aide de turbines à gaz.

« Afin de favoriser le développement du marché de l’hydrogène, il faudrait lancer immédiatement un projet pilote de jumeaux numériques qui nous donnerait une idée concrète du marché », suggère Riku Rokala, directeur du développement des affaires, Énergie chez CGI. « Une telle plateforme ouverte aiderait tous les intervenants de l’écosystème à mieux comprendre les interdépendances dans les chaînes de valeur, à cibler de nouveaux partenaires d’affaires et à peaufiner leurs propres plans d’investissement. » 

CGI investit dans l’économie de l’hydrogène

Aux Pays-Bas, nous avons participé à des projets pilotes de « vallée de l’hydrogène », où l’échange de données et les besoins en la matière des nouveaux écosystèmes énergétiques ont été testés à l’échelle locale. Plusieurs vallées de l’hydrogène similaires existent déjà en Europe. En Finlande également, on assiste à la création de vallées de l’hydrogène dans des régions à forte capacité de production d’énergie éolienne et à industrie lourde.

La révolution de l’énergie verte et les nouvelles occasions d’affaires en ce qui a trait à l’économie de l’hydrogène représentent des domaines clés de l’innovation pour CGI à l’échelle mondiale. Nous développons nos plateformes de données qui serviront à accélérer cette transformation. De plus, nous publions nos points de vue sur le sujet, comme notre étude sur la vision  pour une économie de l’hydrogène en Europe. « Le développement du nouvel écosystème de l’hydrogène se fait par étape, d’abord à l’échelle locale puis à l’échelle nationale et même multinationale. C’est pourquoi il doit être soutenu par des plateformes de données agiles et évolutives », explique M. Rokala.

À cette fin, CGI travaille à mettre sur pied la plateforme de données CGI AgileDX-Hydrogen, dont le moteur de centre de données sous-jacent est déjà largement utilisé dans plusieurs pays européens, y compris dans le secteur de l’électricité. 

Découvrez comment la CGI AgileDX-Hydrogen soutient une économie intégrée de l’hydrogène et fait évoluer les écosystèmes de l’hydrogène.